Avec son livre « La semaine de 4 heures » Tim Ferris a inspiré des millions d’entrepreneurs notamment sur le web.
On peut considérer qu’il est celui qui est à l’origine d’un nouveau style de vie (Way of life) d’entrepreneurs.
Il s’agit des Nomades numériques, Digital Nomad en anglais.
Même si le télétravail ou travail à distance pointe son nez de manière sporadique dans les entreprises depuis quelques années, cette timidité organisationnelle n’est sans commune mesure avec le phénomène planétaire que va déclencher Tim Ferris avec son livre.
On parle bel et bien de révolution dans les pratiques organisationnelles. D’un côté on a le contrôle, le présentéisme et la productivité et de l’autre la liberté, la créativité et la productivité.
Mais pour ceux qui ne connaissent pas l’intéressé voici une petite présentation.
Tim Ferris est un auteur et entrepreneur américain.
Il a écrit plusieurs livres dont les plus célèbres sont « La semaine de 4 heures » et « The 4 Hour Body ». Tout deux font parti de la liste des best-sellers du New York Times.
Tim Ferris a obtenu son BA de l’Université de Princeton en 2000 sur les langues et les études d’Asie de l’Est. Il a développé son style d’écriture de non-fiction avec le lauréat du prix Pulitzer John McPhee.
Il a construit sa philosophie de vie sous la direction du lauréat du prix Nobel Kenzaburō Ōe.
Aujourd’hui TF est une référence en entrepreneuriat dans les nouvelles technologies et en développement personnel.
La semaine de 4 heures
Dans son ouvrage TF y aborde la notion d’optimisation du temps mais c’est surtout un véritable plaidoyer pour avoir une entreprise à son service plutôt qu’être au service de son entreprise.
Il nous explique les 10 principes qu’il applique pour gérer son entreprise à distance en automatisant un maximum son activité.
1 – La retraite
Pour lui, il ne faut pas attendre la retraite pour profiter de la vie. C’est d’ailleurs un principe qu’il a lui-même mis en pratique.
Alors qu’il travaillait 70 heures par semaine pour son entreprise c’est un jour demandé si cela avait du sens. La réponse a été non.
Il avait besoin de faire un break et de prendre du recul sur sa vie et pourquoi il faisait ce qu’il faisait. Et surtout la manière dont il le faisait.
Il a donc décidé d’identifier toutes les tâches qu’il pouvait déléguer en interne comme en externe.
Une fois ce nouveau process mis en place, il décide de partir en voyage pour un mois en Europe.
Une fois sur place il s’aperçoit qu’il a besoin de plus de temps et décide de rester plus longtemps à savoir deux et trois mois.
Puis l’un dans l’autre il prolonge plusieurs fois son séjour car son entreprise continue de fonctionner.
Il passera plus de 10 mois à l’étranger et constatera que son business pendant son absence a été plus productif et plus rentable avec son nouveau mode de fonctionnement et d’organisation sur le mode du 80/20.
C’est-à-dire que 80% des résultats obtenus l’ont été par seulement 20 % des actions qui les ont déclenchés. C’est tout simplement le principe de la loi de Pareto.
2 – Gestion de l’énergie
Pour TF l’énergie est la clé de voute de toute activité. Il est donc important de pouvoir la gérer à bon escient.
Il est donc nécessaire d’alterner les périodes d’activités avec les périodes de repos.
Avec cette approche il casse le fameux dicton « La tête dans le guidon ».
3 – La paresse
La perception de la paresse est différente selon les cultures. Ça nous renvoie à la notion de culpabilité entretenue par des croyances limitantes qui ne sont d’ailleurs souvent pas appliquées par les conseilleurs eux-mêmes.
Pour TF, la paresse c’est plutôt supporter une vie qui ne nous convient pas et que l’on n’a pas choisi.
En d’autres termes il s’agit de ceux ou celles qui ont une activité par défaut et passe à côté de leur vie car ils ne l’ont pas voulu au fond d’eux-mêmes. Ils subissent leur vie. D’où leur frustration et l’aigreur vis à vie de ceux qui la choisissent.
Pour Tim Ferris, il est préférable de travailler moins mais mieux en étant concentré sur ce qui nous plait.
Il fait la différence entre être occupé et être productif.
Pour lui, il est préférable d’être productif sur un temps restreint plutôt que d’être occupé longtemps sans être réellement productif.
En lisant entre les lignes on comprend bien que TF privilégie la créativité au contrôle.
4 – Le bon moment
Inutile d’attendre le bon moment pour agir. De toute façon ce n’est jamais le bon moment donc autant passer à l’action.
C’est ce qui déclenchera des résultats et le bon moment. Même si les résultats ne sont pas parfaits au moins ils seront visibles et produiront à leurs tour un feedback positif ou négatif.
Dans les deux cas, celui qui passe à l’action fait quelque chose à l’inverse de celui qui observe et ne fait rien.
5 – Mieux vaut s’excuser que de demander l’autorisation
Il est préférable de se lancer et d’expliquer pourquoi ça n’a pas fonctionné par la suite si c’est le cas plutôt que d’attendre l’autorisation pour commencer quelque chose.
Encore une fois pour Tim Ferris il vaut mieux faire ce que l’on a envie de faire et essayer de bien le faire sans demande l’avis aux autres. De toute façon, parmi ces conseilleurs, la plupart n’ont jamais rien fait.
Donc inutile d’attendre leur approbation qui ne reposera sur aucun retour d’expérience éprouvé.
Comme tout projet d’entreprise ; il est plus judicieux de se baser sur des retours d’expériences qui ont été vécus et sont tangibles.
Si pour être rassuré il s’agit d’avoir un avis autant s’adresser aux bonnes personnes.
Les conseilleurs sont légion et les faiseurs plus rares.
6 – Utiliser ses forces et mettre de côté ses faiblesses.
Essayer de corriger ses faiblesses est une perte de temps pour Tim Ferris. Autant rester concentré sur ses points forts et les développer.
C’est d’ailleurs en développant ses points forts que l’on atténue ses points faibles ou qu’on les corrige. C’est le principe des vases communicants.
7 – Les Excès
Avoir du temps libre ne signifie pas de rester oisif. Ce temps précieux doit être utilisé pour s’améliorer et devenir la meilleure version de soi-même.
La lecture comme les activités sportives ou culturelles participent à vos formations personnelles qu’il est utile de pratiquer.
Si les moments de repos sont importants, il n’y a pas d’opposition avec le fait d’occuper son temps pour se cultiver d’avantage.
8 – L’argent
Même si l’argent est nécessaire il ne doit pas être un frein pour vivre ses rêves. Encore une fois l’argent est incontournable pour se réaliser mais il doit être à votre service et non l’inverse.
Selon Tim Ferris, il ne faut pas perdre de vue son objectif de vie au détriment de celui d’avoir de l’argent.
Avoir de l’argent sans se réaliser n’a pas de sens.
9 – Revenu relatif et revenu absolu.
Pour TF, il y a deux types de revenus. Le revenu relatif et le revenu absolu.
Le revenu absolu est basé sur le montant annuel et ou mensuel.
Le revenu relatif est basé sur le temps passé.
Prenons l’exemple de deux salariés ou entrepreneurs.
Le premier gagne 60000 euros par an et travaille 70 heures par semaine pendant 50 semaines par an.
Le deuxième gagne 30000 euros par an et travaille 15 heures par semaine pendant 50 semaines par an.
C’est mathématique, le premier gagne 17 euros de l’heure et le deuxième gagne 40 euros de l’heure.
Au final, le deuxième gagne deux fois plus que le premier et travaille quatre fois moins.
Cela dit, il faut évidemment que le salaire relatif couvre vos besoins en fonction de vos objectifs.
Ce que veut dire TF c’est qu’il est plus important d’obtenir des revenus en fonction de leur valeur ajoutée plutôt qu’en fonction d’un volume horaire annuel ou mensuel.
En ce sens il n’a pas tort. On parle souvent de la valeur travail. L’idée n’est pas de dévaloriser la notion de travail mais d’en avoir une approche différente et plus efficiente.
Si vous vous lancez dans la fabrication de carrosse en y passant 3000 heures pour en fabriquer un, à qui allez-vous le vendre ? Pensez-vous que vous pourrez vendre ce produit en intégrant le coût de vos 3000 heures de travail ? Ça va être compliqué je pense.
Ce n’est donc pas la valeur travail qui fera que les gens achèteront un produit mais la valeur ajoutée qui leur apportera. Et pour ça les gens seront prêts à payer même très cher selon votre produit.
10 – Stress négatif et stress positif.
Pour TF il y a deux sortes de stress, le positif et le négatif. Pour lui, il est nécessaire de déclencher au maximum le stress positif en engageant des actions qui vont produire des résultats visibles.
Cela favorisera la motivation et la confiance en soi.
Les nomades numériques
En écrivant la semaine de 4 heures avec ses principes Tim Ferris a inspiré des centaines de milliers voire des millions d’entrepreneurs ou personnes qui ont décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat avec ce mode de vie.
C’est-à-dire travailler tout en voyageant. Bien plus qu’un simple mode d’organisation c’est un état d’esprit.
Dans certaines cultures il est inconcevable de pouvoir gérer son entreprise à distance. C’est socialement mal vu. Pourquoi ? C’est cultuel, c’est comme ça.
C’est pour cette raison que le mouvement est plus venu d’outre atlantique ou l’état d’esprit est plus ouvert et moins rigide en s’adaptant plus facilement aux différents et nouveaux modes de fonctionnement.
Mark Zuckerberg travaillait en claquette chaussette et ça ne l’a pas empêché de créer Facebook. Pour recruter et développer son entreprise au début il avait loué une villa en aménageant des « Open Space ».
Avec son nouveau concept TF a démontré que l’on pouvait tout à fait développer un gros business avec décontraction et sérieux en même temps.
D’ailleurs aujourd’hui c’est la raison pour laquelle les « Digital Nomad » s’expatrient en Asie, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord ou dans les pays de l’Est en Europe car c’est plus facile culturellement.
Les nouvelles technologies favorisent l’entrepreneuriat nomade
Définitivement oui mais pas que !
C’est effectivement plus facile de travailler à l’étranger quand votre activité est en ligne mais il a toujours existé des entreprises installées dans plusieurs pays. C’est vieux comme Hérode.
Ça n’a pas empêché les chefs d’entreprise de gérer à distances leur différentes structures qu’elles soient des filiales ou des agences (La filiale est autonome au niveau juridique alors que l’agence dépend du statut du siège social).
Notamment pour celles qui font de l’import-export. Les salariés comme les managers ont toujours été en déplacement à l’étranger pour les besoins de l’activité.
Ce qui change avec le numérique c’est que vous pouvez vivre plus facilement à l’étranger ou vous déplacer en travaillant car votre structure est légère. Il suffit d’avoir un pc et une connexion.
Mais pour connaitre un peu le sujet, le Digital Nomad n’est pas exonéré d’organisation. Bien au contraire. Pour se déplacer sereinement ce qui dans certains cas peut être problématique, il a besoin d’être très organisé et structuré. Il ne faut pas oublier qu’au bout du clic de sa souris il a ses clients.
Comme tout le monde il a des contraintes. En revanche l’avantage indiscutable de ce phénomène est que leur activité est asynchrone. Et ça c’est quand même un atout considérable. Leur activité tourne quoi qu’ils fassent. Ils n’ont pas besoin d’être présent de manière synchrone justement.
Et paradoxalement et contrairement aux apparences, si ces nouveaux métiers ont eu tendance à se créer dans les zones urbaines, aujourd’hui on assiste de plus en plus à un exode de ces digitaux numériques vers les zones rurales.
Typiquement les nouvelles technologies sont en train de favoriser les implantations de ces nouveaux entrepreneurs en milieu rural. La raison est simple. La recherche de la tranquillité, de la convivialité et d’une vie plus équilibrée.
Vous pouvez bosser à la terrasse d’un café pendant le marché en sirotant vote boisson. C’est quand même plus agréable que d’être enfermé dans un bureau en ville. Après chacun fait comme il veut.
En résumé
Pour Tim Ferris le fait d’être occupé pour avoir le sentiment d’être utile est en réalité une forme de procrastination. C’est ce que l’on appelle le présentéisme.
Pour lui il est préférable de faire des choses intéressantes et concentrées sur un temps restreint et avoir du temps pour soi pour faire des activités personnelles ou professionnelles enrichissantes.
Ayant pris conscience de ça, l’automatisation de son entreprise lui a permis d’avoir une vie plus épanouie et riche dans tous les sens du terme.
Il a inspiré des millions d’entrepreneurs qui ont adopté ce mode de fonctionnement et ce style de vie dans lequel ils s’accomplissent aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
Quant au titre de son livre « La semaine de 4 heures » il faut le lire entre les lignes avec un regard d’entrepreneur pour comprendre qu’il ne s’agit pas de croire que l’on peut développer une activité sans rien faire.
C’est juste avoir une approche différente du travail en essayant de déléguer et automatiser au maximum son activité pour se dégager plus de temps pour pouvoir se consacrer à des choses plus intéressantes. Comme justement créer d’autres activités dans lesquelles on se réalise vraiment.
Aujourd’hui Tim Ferris est quelqu’un qui doit bosser bien plus que 70 heures par semaine.
« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ». Confucius
3 réflexions sur « Tim Ferris – Le phénomène des Nomades numériques – Digital Nomad »