L’art subtil de s’en foutre – Mark Manson – Les trois subtilités

Mark Manson présente son ouvrage « L’art subtil de s’en foutre » comme un guide de développement personnel pour ceux qui détestent le développement personnel.

Il prend à contrepied tous les préceptes édictés dans les livres sur le sujet. Il bat en brèche les discours qui consistent à toujours être au top et à se dépasser.

Faire du sport pour être en bonne santé, être plus productif, être plus riche, plus beau, être la meilleure version de soi-même, etc, etc…

Selon lui, il suffit d’être soi-même et de s’adapter aux situations comme elles viennent en les affrontant.

Mais que signifie réellement « L’art subtil de s’en foutre » selon MM. C’est ce que nous allons voir au travers de ces trois subtilités.

Qui est Mark Manson ?

MARK MANSON est un blogueur et auteur américain célèbre qui compte plus de deux millions de lecteurs par an.

markmanson.net

Chaine youtube  

L’essence du livre

Pour son entrée en matière MM prend comme référence le poète et écrivain Charles Bukowski.

Il y décrit la vie d’un loser qui avec résilience finira par délaisser son boulot de postier pour enfin vivre la vie de ses rêves en étant publié après de nombreux refus d’éditeur.

Aujourd’hui il a publié plus de deux millions d’exemplaires de ses romans lus dans le monde entier.

Avant d’être connu, Charles Bukowski, est un écrivain déprimé et alcoolique avec une existence sans saveur.

Il occupe un job alimentaire de postier et gratouille ici et là quelques poèmes dans des moments de lucidité éparses.

Il s’inscrit pleinement dans la démonstration de MM. Nul autre personnage ne pouvait aussi bien illustrer le récit de ce livre.

Car en réalité Charles Bukowski représente bien le rêve américain de celui qui a toujours cru en lui malgré les affres de la vie.

Il a affronté les épreuves comme il a pu en essayant de faire au mieux selon sa propre personnalité sans essayer d’en mettre plein la vue et de changer profondément sa vie. Il n’a jamais essayé d’être quelqu’un d’autre.

Il n’a pas cherché à avoir raison et combattre ses détracteurs. Il s’en foutait. Il a fait ce qu’il voulait et comme il le voulait. Puis c’est arrivé. Il n’a pas cherché à prendre de revanche face à l’adversité. Il s’est contenté d’exister.

Un éditeur s’est enfin intéressé à lui pour ses romans c’est tout. Et cela a fonctionné. Le public a été au rendez-vous.

Charles Bukowski n’a rien changé de sa personnalité une fois riche et célèbre. Il a continué à être lui-même sans se préoccuper du regard des autres.

Il n’a pas cherché à s’améliorer en faisant du sport, en arrêtant de boire et en s’habillant mieux qu’avant. Il a gardé la même vie et les mêmes attitudes.

C’est donc en s’appuyant sur ce personnage que MM fustige les discours positivistes qui veulent faire de nous des machines de guerre.

Être le meilleur, relever tout le temps les défis pour combler nos manques. Alors que ces injonctions ne sont le reflet que de ce que l’on n’est pas. Au contraire elles accentuent nos défauts et à travers une quête existentielle utopique et illusoire.

Pour l’auteur, la vérité est ailleurs. Si l’on a confiance en soi on n’a pas besoin de vouloir le démontrer. Si l’on est heureux on n’a pas besoin de l’afficher pour justifier notre réussite.

Il ne faut pas se faire influencer par les médias qui participent également de manière subliminale à combler de plus en plus de besoins. Avoir une plus belle voiture, une plus belle maison. Enfin bref, à toujours avoir plus.

Pour MM il ne faut pas céder à ces sirènes envoutantes qui nous façonnent de l’extérieur.

Il met l’accent sur la nécessité de revenir à des valeurs plus simples et sobres et d’arrêter de vouloir toujours plus en se saturant le cerveau.

Pour MM il est primordial de rabaisser ses besoins et de se concentrer sur ce qui essentiel pour être heureux en étant vrai.

D’où naissent les frustrations ?

MM souligne que toutes ces frustrations sont dues au fait que l’on est bombardé à longueur de journée avec des informations sous forme d’images ou de vidéos qui nous montrent à quel point notre vie est lamentable.

Elles nous renvoient à notre vie banale qui ne le serait pas si l’on ne tombait pas dans le piège de la comparaison.

D’où l’idée de prendre du recul et de s’en foutre pour sortir de cette culpabilité injustifiée que l’on s’afflige.

Arrêter avec l’envie de ressembler à, d’avoir ceci ou cela en pensant que l’on sera plus aimé ou respecté.

L’idée c’est de s’en foutre littéralement et d’accepter que les choses soient comme ça. Utiliser la fatalité non pas comme un objectif mais comme un état d’esprit qui nous libère de toute contraintes limitantes finalement.

C’est la démarche qu’a eu Bukowski. Il avait une ambition artistique mais avait conscience de qui il était et s’en satisfaisait.

D’où vient le stress ?

De la même manière, le stress vient du fait d’avoir peur de ne pas être à la hauteur face à des événements, à des personnes ou situations.

Ainsi on est maitrisé par nos émotions et non l’inverse. La peur, la colère, l’anxiété s’empare de nous et on est dépassé avec ce sentiment de culpabilité de ne pas y arriver. Et surtout ce sentiment de ne pas répondre à ce qu’attendent les autres de nous. Assurer.

Là aussi, s’en foutre est une bonne manière de prendre de la distance, du recul et de se détacher de toutes ces angoisses qu’on s’afflige finalement pour rien. Tout ça pour répondre aux attentes sociétales de notre environnement.

Ça nous renvoie à notre propre image que l’on pense être en décalage avec cette sollicitation permanente de canon de beauté affiché partout, de message nous incitant à prendre soin de nous en permanence.

MM souligne que toutes ces angoisses sont plus liées à des crises existentielles et spirituelles que matérielles.

L’expérience positive est une expérience négative

Pour sa démonstration MM fait référence à Alan Watts un des pères de la contre-culture américaine dans les années soixante. La théorie développée par ce dernier consiste à considérer que plus on cherche à se sentir bien et plus on se sent mal.

MM en conclue :

« Vouloir une expérience positive est une expérience négative »

« Accepter une expérience négative est une expérience positive »

Pour MM, le fait de vouloir quelque chose crée justement le manque. Pour lui, ce principe s’applique à tout. A l’argent, à l’amour, à l’esthétique. Le désir entraine une insatisfaction permanente.

Ce qui revient à dire que le bonheur n’est pas une quête mais un état. Comme le fait de chercher un sens à la vie nous détourne de la vie.

D’ailleurs MM fait ouvertement référence aux deux phrases d’Albert Camus.

« Tu ne seras jamais heureux si tu cherches continuellement de quoi est fait le bonheur. Tu ne vivras jamais si tu cherches toujours un sens à la vie. »

Cela dit MM ne s’oppose pas à l’idée de vouloir posséder de belles choses pour se faire plaisir.

Ce qu’il souligne c’est qu’il n’est pas nécessaire d’en faire une fixation et que parfois en laissant les choses venir elles se font.

C’est la fameuse loi de l’effet inversé d’Alan Watts. En d’autres termes c’est dans le négatif que l’on trouve le positif. Et l’échec en fait partie.

Comme l’idée de formaliser ses défauts nous libère et nous rend plus sûr de les atténuer.

Pour MM montrer ses faiblesses est une qualité qui favorise la confiance avec les autres.

Affronter ses peurs et faire face à des situations négatives renforce notre confiance en nous. Pour lui il est inutile d’éviter la souffrance. Ça ne fait que l’augmenter.

Mm livre ses propres expériences et comment il a parfois dépassé ses problèmes parce qu’il s’en foutait. Il l’a fait c’est tout.

Comme lorsqu’il a quitté son boulot dans les finances au bout de six mois pour se lancer sur le net en revendant toutes ses affaires et en partant s’installer en Amérique du sud. Il a pris ses décisions sans se poser de questions.

C’est ça s’en foutre éperdument. Regarder les choses en face et le faire sans remords ni se poser de questions.

Ce que nous explique MM c’est qu’il est temps de ne plus se prendre la tête pour tout et rien à la fois. Et de dépenser de l’énergie inutilement pour des choses finalement peu importantes.

Donc pour lui il existe « Un art subtil de s’en foutre »

L’Art subtil de s’en foutre – Les trois subtilités

Pour Mark Manson, la première subtilité consiste plus à être à l’aise en étant différent que d’être purement indifférent. Assumer d’être qui on est sans attendre l’approbation des autres.

S’en foutre de ce qu’ils pensent si on se ramasse dans un projet par exemple. Rien à foutre de ce que peuvent dire les autres. C’est ça dépasser les difficultés. De toute façon les emmerdes reviendront de manières régulières. Alors autant les affronter en s’en foutant. C’est aussi une façon de se protéger.

Quant à la deuxième subtilité il s’agit de ne pas laisser de place importante à l’adversité et rester concentré sur quelque chose d’encore plus important.

Selon MM c’est nous qui donnons de l’importance à des choses futiles.

Donc le problème c’est nous. Se prendre la tête à tout bout de champ pour des situations ou objets sans intérêts relève de notre responsabilité et état d’esprit.

Pour la troisième subtilité MM met en avant la maturité. Pour lui elle est la clé de tout pour se détacher de ce qui est vraiment futile et nous pourrie la vie. Comme les critiques des autres, les remarques désobligeantes, etc… Next !

Evidemment cela implique de faire le tri des crétins de service et de prendre le large s’ils n’ont pas encore disparu de vos radars.

Comme il le souligne, à l’approche de la cinquantaine la perception des choses se modifie. Même si l’on a moins d’énergie et motivation pour certaines choses en revanche on a moins de problèmes existentiels car on sait qui on est et ce que l’on veut ou pas. Il revient sur Bukowski et nous rappelle que finalement le personnage n’était pas tant dans le faux que ça.

La souffrance – Le bonheur et la résolution de problème

On l’aura compris pour Mark Manson la souffrance fait partie de la vie et doit être intégrée comme une constante à laquelle il faut faire face pour grandir et apprendre à la dompter.

En partant de ce constat, il considère que la recherche du bonheur est problématique à partir du moment où on pense l’atteindre comme un objectif tangible. Alors qu’il n’en n’est rien.

Pour lui le bonheur ne se mesure pas en fonction de quelque chose que l’on a obtenu après l’avoir tant désiré.

En d’autres termes, le bonheur n’est pas le point d’arrivé mais le chemin à parcourir avec ses lots de souffrance qui le jalonne.

Il faut juste l’accepter pour mieux l’accueillir et moins le subir. Et pour ça, rien de tel qu’un bon « s’en foutre ».

MM, pense qu’au contraire la souffrance est ce qui nous motive pour déclencher notre volonté de survie et trouver la solution à nos problèmes. C’est de cette manière que s’est construit l’humanité.

En clair, la souffrance déclenche la motivation qui déclenche à son tour l’action qui permet de résoudre les problèmes.

En résumé

Mark Manson a bien écrit un livre en développement personnel mais avec une approche différente et à contre-courant de ce que l’on peut souvent lire ailleurs sur le sujet.

En réalité, l’art de s’en foutre est juste une façon de pratiquer le lâcher prise puissance dix face aux événements et aux situations.

C’est donc bien une pratique de développement personnel. Ce qui change c’est son style direct et réaliste dans lequel tout le monde se reconnaitra.

Il sort des sentiers battus spirituels pour nous expliquer le pourquoi du comment avec une sémantique plus pop qui facilite la compréhension de ce que peut être le développement personnel avec son approche.

Personnellement c’est ce que je pratique depuis des années et qui perturbe les flippés de la vie en général. Vous voyez de qui je parle ? Ceux qui à l’âge de huit ans ont vécu l’extraordinaire aventure de sauter à pieds joints dans une flaque d’eau en riant comme des benêts.

C’est de ça dont nous parle MM. D’ailleurs il ne remet pas obligatoirement en cause le fond du développement personnel mais plutôt cette façon de le présenter comme quelque chose qui implique constamment des défis à relever pour être meilleur.

Et en ce sens, je le rejoins totalement. Ce qui m’intéresse dans le développement personnel comme apparemment pour MM c’est de s’améliorer pour être plus serein sans que cela devienne une religion ou quelque chose dans lequel on s’emprisonne.

L’intérêt du développement personnel comme le préconise MM c’est justement de pouvoir le mettre en pratique selon ses propres capacités et sa propre personnalité sans pour autant vouloir ressembler à des canons prédéfinis.

L’essentiel étant que chacun puisse se sentir bien en apprenant à mieux se connaitre pour évoluer plus facilement sur son chemin de vie.

C’est la valeur ajoutée de ce livre qui nous présente une façon d’aborder le développement personnel avec pragmatisme.

Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous avez pensé de cet article et de cette approche du développement personnel.

Partager l'article

Je suis Luc Levasseur. Depuis 20 ans dans la formation et dans le e-learning depuis 2013. A travers ce blog je vous explique comment je suis passé de formateur présentiel à formateur en ligne

Voir tous les articles de →

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Content is protected !!