Il y a trois types de profil de compréhension
- Auditif
- Visuel
- Kinesthésique
Ils s’inscrivent dans un concept plus large que sont les 7 profils d’apprentissage qui sont constitués eux-mêmes de :
- Profil d’identité
- Profil de motivation
- Profil de compréhension
Chacun de ces profils aura une perception plus claire selon la méthode pédagogique utilisée et surtout selon le type de support pédagogique utilisé.
Il n’y a pas de meilleurs profils de compréhension, c’est juste qu’ils utilisent un canal sensoriel différent pour comprendre les choses.
Cela signifie que chaque profil enregistrera l’information et la mémorisera en privilégiant le canal visuel, auditif ou kinesthésique.
Quels sont les freins à l’apprentissage ?
Quel que soit le profil de compréhension il se heurtera à quatre facteurs qui freineront son apprentissage.
- Le conformisme
- L’habitude
- La mémorisation
- Le contexte
Le conformisme
C’est ce qui est convenu comme acceptable par le plus grand nombre pour des raisons diverses comme la culture, la religion et ou l’éducation.
On sait par exemple que le système éducatif est plus adapté pour les personnes qui ont un mode de pensée linéaire au détriment des personnes qui ont un mode de pensée en arborescence.
La deuxième catégorie aura donc plus de difficultés à suivre les programmes car son mode de raisonnement est décalé avec celui prévu par le système scolaire.
Ce n’est pas une critique mais un fait.
En situation d’apprentissage, le système établit comme conforme représentera alors un frein pour les profils qui ont des perceptions différentes.
L’habitude
La conformité implique des modes de fonctionnements qui s’automatisent et ce n’est pas une mauvaise chose en soi.
Cela dit, en termes d’apprentissage les méthodes et outils on malgré tout considérablement évolué surtout depuis l’apparition de la digitalisation de la formation.
Pour faire simple, l’apparition du e-learning a entrainé certains changements dans le monde de la formation.
Comme tout ce qui est nouveau, il y a eu un certain engouement pour cette nouvelle façon de se former.
Mais là aussi, cette nouvelle approche en apprentissage s’est heurtée aux habitudes de la formation en présentiel.
Au-delà des habitudes, il y a plusieurs explications.
D’une part, les premiers concernés, à savoir les formateurs, on pour la plupart freiné avec les quatre fers par peur de perdre leur emploi. C’est une réaction naturelle.
D’autre part, le e-learning ne se met pas en place que ce soit dans une entreprise, dans une institution ou dans un organisme de formation par un simple coup de baguette magique.
Il y a deux facteurs qui ont représenté des freins considérables.
L’aspect technique et la mentalité.
Sur le plan technique, il faut former les gens et équiper les structures.
Cela représente des coûts importants au départ aussi bien sur le plan matériel que sur le temps que cela représente pour se mettre en place.
D’autant plus que cela modifie les organisations et donc les pratiques pour ce qui concerne le changement de mentalité à adopter.
Ainsi que l’on soit du profil visuel, auditif ou kinesthésique, on sera confronté de la même manière à des habitudes qu’il va falloir dompter pour apprendre différemment.
Pour ma part, étant dans le e-learning depuis plus de quinze ans, j’ai toujours considéré qu’il était complémentaire à la formation en présentiel et qu’il est autant un outil pédagogique qu’un outil d’organisation pour résoudre des problèmes logistiques.
Bref, j’ai moi-même dû me former et m’adapter à cette nouvelle façon de former tout en continuant à donner des cours en salle de formation.
Ces deux approches sont complémentaires. J’ai pu ainsi former des stagiaires en cours et les suivre en coaching en visioconférence alors qu’ils étaient en Océanie.
La mémorisation
Les trois profils VAK (visuel, auditif, kinesthésique) seront confrontés au fait que notre mémoire à court terme est réduite.
Certaines études scientifiques ont démontré que l’on oubliait 42% au bout de vingt minutes, 66% après vingt quatre heures et 75% une semaine plus tard.
En résumé, on ne retient que 25% de ce que l’on a appris et ce pourcentage diminue avec le temps.
C’est pour cette raison que les formateurs utilisent souvent le principe de la répétition dans leurs cours pour atténuer ces déperditions.
Le contexte
Ce critère qu’est le contexte n’est pas le moins important. Il est même déterminant.
Là aussi, les formateurs le savent bien. Le contexte peut créer de nombreux parasitages qui vont perturber la formation et donc l’apprentissage des stagiaires.
Dans le contexte on va retrouver les éléments suivants :
- Le lieu de la formation (environnement bruyant, chaud, froid, exigu, etc…)
- Les équipements (incomplets, vétustes, obsolètes)
- Le sujet (en rapport avec l’actualité)
- Stagiaires non préparés (requis non adaptés, manque de motivation)
Le lieu de la formation
Il s’agit autant de la salle elle-même que de son environnement.
Pour qu’un apprentissage se déroule au moins normalement il est nécessaire d’avoir une salle avec un minimum d’espace pour accueillir les stagiaires.
Et pour le formateur qu’il puisse projeter et ou installer un paperboard.
Après des années d’expérience j’ai pu le constater sur le terrain. Quand les salles où j’intervenais étaient pourries, les stagiaires étaient démotivés et n’attendaient qu’une chose, que la formation se termine. A l’inverse, quand la salle était correcte, ils étaient plus disposés à apprendre.
D’ailleurs, un jour j’ai fait une expérience dans la boite où je bossais. Il fallait équiper une nouvelle salle qui devait servir pour les réunions et les formations et on m’a demandé de m’en occuper.
J’ai choisi des tables couleur bois un peu plus sympa que l’habituel gris dégueulasse et pareil pour les chaises. Elles étaient plus confortables.
J’ai fait installer des branchements aux quatre coins de la pièce pour avoir plusieurs configurations possibles avec des tableaux polyvalents et un vidéoprojecteur.
Au début certains s’en amusaient avec un petit sourire en coin ou avec des remarques du genre « Wouha, on dirait une salle d’attente chic de Médecin », etc…
Résultat, une fois opérationnelle, la salle était toujours occupée même pour y organiser des groupes de travail ou des rendez-vous importants. En plus des réunions et formations bien sûr.
Et petit à petit, les gens ont eu envie d’utiliser le vidéoprojecteur et les tableaux pour leurs simples présentations. Ils se sont même mis à faire des « PowerPoint ».
Il a même fallu mettre en place un planning spécifique pour la réserver.
Comme quoi, le contexte est extrêmement important pour favoriser les changements.
Les équipements
Pour répondre aux besoins de chaque profil (ce n’est pas toujours facile) le formateur doit avoir un minimum d’équipement et d’outils qui lui permettront de mettre en place les aides et supports pédagogiques pour faciliter l’apprentissage.
Pour le visuel cela correspondra à ce qu’il affiche au tableau.
Cela dit les supports devront être aérés et non saturés de texte par exemple.
S’il y a trop d’informations affichées en même temps le visuel aura des difficultés à tout enregistrer.
Pour l’auditif, il devra pouvoir être entendu de manière claire. Si la salle est vraiment grande ou sur une configuration de mini amphi, il devra avoir un micro par exemple.
Pour le profil kinesthésique, le formateur devra expliquer et structurer ses présentations.
Ce profil a besoin de comprendre pour apprendre. Il a besoin de sens. S’il ne comprend pas une étape d’un cours il aura tendance à décrocher et perdre de l’attention surtout pour les formations théoriques. Ils ont besoin de visualiser concrètement comment se passent les choses.
Le sujet
Lorsqu’un formateur doit aborder certains sujets qui font l’actualité il peut être confronté à des polémiques qui n’auraient pas lieu d’être habituellement.
De son côté, le stagiaire peut être influencé par cette actualité qui risque de déformer sa perception du sujet qu’il ne connait pas spécialement à la base.
Ce type de contexte peut être un frein à la compréhension d’un sujet car déformé par l’actualité.
Stagiaire non préparé
Pour intégrer certaines formations il est nécessaire d’avoir des prérequis. Un stagiaire qui intègre une formation sans avoir les bons prérequis pourra rencontrer certaines difficultés pour suivre et apprendre les cours.
Quel rôle joue le cadre de référence pour l’apprentissage des profils de compréhension ?
Même si ces profils ont des comportements identifiés en apprentissage cela reste des tendances.
Il est clair que le cadre de référence de chaque apprenant confirmera ou infirmera ces tendances.
Pour rappel, le cadre de référence correspond à l’éducation, la formation, les expériences et la culture.
Donc, un profil kinesthésique qui a beaucoup d’expériences comprendra plus facilement des cours théoriques car il aura plus d’éléments de comparaison.
Quelle méthode utiliser pour le formateur ?
La méthode démonstrative parait être la méthode qui correspond le mieux aux trois profils VAK avec des supports clairs aérés et très explicites.
En effet, cette méthode consiste à montrer puis faire faire et enfin faire dire.
Elle répond donc aux besoins des trois profils de compréhension.
En résumé
Ce n’est pas simple pour un formateur d’identifier en peu de temps les trois profils de compréhension surtout pour des formations courtes.
En revanche, en ayant conscience de l’existence de ces profils, il peut rédiger ses supports pédagogiques et animer ses sessions de formation en prenant en compte ces trois critères.
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