On a déjà vu que les profils de compréhension sont des tendances principales de perception chez chaque apprenant.
Un stagiaire pourra avoir une meilleure compréhension d’un cours avec des supports de cours très visuels, des commentaires clairs, qu’ils soient vocaux ou sous forme d’audio et qu’il puisse mettre en pratique ce qu’il a appris.
On retrouve le triptyque VAK
- Visuel
- Audio
- Kinesthésique
Cela ne signifie pas pour autant qu’un stagiaire a un seul sens de perception.
Il a juste un sens dominant en fonction de son profil.
Ce principe est valable pour tous les profils de compréhension.
Dans tous les cas de figure si un formateur veut avoir des cours attractifs pour l’ensemble des profils il doit multiplier ses ressources pédagogiques pour répondre aux attentes du plus grand nombre.
De plus, chaque formateur a également un profil d’apprentissage et de compréhension qui lui est propre.
Cela a forcément un impact sur sa manière de rédiger les cours.
Certains formateurs utilisent majoritairement du texte, d’autres préfèrent les illustrations sous forme d’image ou de schéma, alors que d’autres seront plus à l’aise en parlant beaucoup avec peu de supports.
Il n’y a pas de règles en fait mais l’idée étant d’en avoir conscience pour prendre en compte les trois profils de compréhension VAK (Auditif, Visuel et Kinesthésique).
En sachant que si le principe reste le même avec les formations en présentiel et les formations en ligne, en revanche le temps de production du cours sera largement différent pour ces dernières.
En effet, la rédaction d’un cours en ligne prend beaucoup plus de temps.
Un formateur en présentiel peut faire un cours d’une journée avec seulement quelques slides ou une carte détaillée comme support par exemple.
Alors qu’un formateur en ligne devra présenter ces mêmes supports en les décortiquant étape par étape.
Il devra structurer chaque étape et les présenter à la suite pour permettre une bonne compréhension globale.
Le formateur en ligne devra maitriser plusieurs outils et logiciels qu’un formateur en présentiel n’a pas besoin d’utiliser.
Comment faire ses cours en présentiel ?
Le matériel
- PC
- Powerpoint
- Vidéoprojecteur
- Micro
- Tableau
- Paperboard
- Salle de cours
Pour faire ses cours le formateur en présentiel aura besoin d’un pc, de Powerpoint, d’un vidéoprojecteur, d’un tableau, d’un paperboard et éventuellement d’un micro.
Normalement les vidéoprojecteurs et les micros sont déjà installés dans la salle avec le tableau et le paperboard.
L’organisation
Il y a deux types de formateurs, celui qui est sédentaire et intervient toujours sur le même site (organisme de formation, école, entreprise) et celui qui est souvent en déplacement.
Le premier aura peu de problèmes logistiques à régler et son organisation sera planifiée par la structure dans laquelle il intervient.
Pour le formateur itinérant il devra tenir compte des temps de déplacement pour planifier ses interventions même si c’est la structure qui le fait intervenir qui prendra en charge ses déplacements.
L’utilisation des ressources pédagogiques
- Les visuels
Quand on parle de visuels cela intègre les images, les schémas, les photos, les vidéos mais également le texte.
Il est donc important de garder un équilibre entre ces différents supports.
On peut tout à fait utiliser des images et les compléter avec du texte qui pour le coup doit être explicite.
Le texte doit compléter ce que l’image montre et indiquer le contexte.
Si vous montrez une carte avec les capitales européennes le titre doit être « Carte des capitales européennes ». C’est simple et efficace. C’est ce que le cerveau des stagiaires va enregistrer comme information.
« Titre cohérent avec le contenu »
Si le titre est clair, le stagiaire va aller chercher l’info qui correspond à son objectif.
Et si le formateur demande à un stagiaire de lire le nom de la capitale d’un pays ce n’est pas pour l’évaluer mais pour mobiliser son attention et celle des autres stagiaires.
Inutile de faire compliqué quand on peut faire simple.
L’utilisation de la voix
L’utilisation de la voix en formation présentielle doit prendre en compte plusieurs critères.
- La taille et la configuration de la salle
- L’emplacement du tableau et où est projeté le cours
- L’environnement
Personnellement il m’est arrivé de suivre des cours sans entendre clairement ce que disait le formateur.
Parfois, parce qu’il ne parlait pas assez fort ou ne savait pas utiliser le micro et on ne comprenait rien.
Ou tout simplement parce qu’il ne savait pas se placer pour être audible.
A titre personnel quand je donne un cours, la première chose que je fais en arrivant, c’est de voir ou je vais pouvoir me placer en fonction du pc, du vidéoprojecteur, du tableau et de l’écran où est projeté le cours.
Il n’y a rien de pire qu’un formateur qui masque ce qui est affiché sur l’écran parce qu’il est dans le champ du vidéoprojecteur (erreur de débutant).
Et bien évidemment je régule le volume de ma voix en fonction de tous ces critères. Le placement est donc primordial pour être audible.
La gestion de l’espace est très importante pour un formateur.
Il arrive souvent que le tableau et l’écran de projection se superposent. Pour jongler entre les deux, le mieux étant de masquer l’objectif du vidéoprojecteur plutôt que de fermer le cours sur votre pc à chaque fois. Vous relevez l’écran et utilisez le tableau.
Petite astuce pour se déplacer : toujours prévoir d’avoir une souris sans fil. Ça permet de continuer à faire défiler ses slides en bougeant et en changeant de place. Ça évite d’être trop statique et donne plus de vie à votre cours.
Quant à l’environnement on ne choisit pas toujours. Il m’est arrivé de faire des cours dans des entrepôts avec des chariots élévateurs qui klaxonnaient à chaque fois qu’ils entraient et sortaient. C’était l’enfer pour moi mais aussi pour les stagiaires. C’est quand même mieux de le savoir avant pour éviter ce type de désagrément.
Vous imaginez bien qu’à la fin de la journée je n’avais plus de voix.
En présentiel, la voix est un formidable outil. Elle permet de rythmer votre cours. Vous pouvez jouer avec l’intonation, le volume et même le silence.
Paradoxalement, le fait de faire des silences est très puissant surtout si votre groupe commence à perdre de l’attention.
En faisant un silence, au bout d’un moment vos stagiaires vont être interpellés et se demander ce qui se passe. Ils vont arrêter de discuter entre eux et vous regarder.
De cette manière vous allez récupérer leur attention. C’est juste un exemple mais ça marche.
Vous voyez bien qu’il y a plusieurs façons d’utiliser votre voix.
Pensez également à ce que vos commentaires soient en adéquation avec ce que vous affichez au tableau.
C’est à ce moment-là que vous devez effacer ce qu’il y a écrit dessus si vous changez de sujet pour éviter de perturber votre auditoire.
N’oubliez pas que la mémoire enregistre mieux si ce qui est vu est complété par ce qui est dit.
Les exercices
Les exercices permettent de casser le rythme et de recapter l’attention des stagiaires.
De plus, ils rendent les stagiaires acteurs en les impliquant.
Avec les exercices vous mobiliserez d’autant mieux leur attention et investissement dans l’apprentissage.
Les exercices ne servent pas seulement à évaluer mais également à réviser et remotiver.
Il n’est pas nécessaire de faire des exercices hyper longs.
Un simple QCM sur le chapitre que vous venez d’aborder peut suffire. Les stagiaires peuvent même le faire à l’aide de leurs notes pour y trouver les réponses. Ça leur permettra éventuellement d’améliorer leurs notes en les complétant.
Ensuite vous pouvez faire une correction collective pour permettre justement de comparer les réponses en faisant participer les stagiaires.
Avec cette technique vous améliorerez leur niveau d’apprentissage. Dans ce cas l’exercice n’a pas besoin d’être noté. Ce n’est pas l’objectif.
En répétant ce type d’exercice après chaque chapitre vous allez augmenter leur concentration et implication.
Ce qui n’empêche pas de faire une évaluation notée à la fin de la journée mais que vous aurez annoncé au début du cours.
Pour le formateur cela signifie qu’il doit avoir préparé une banque de questions au préalable. Ça demande un certain travail au départ mais ces tests pourront être réutilisés indéfiniment par la suite. C’est donc un investissement judicieux.
L’idéal étant d’avoir plusieurs tests pour chaque chapitre.
Pour rester efficace et tenir le timing le formateur doit déterminer une durée pour les exercices ou tests. Un quart d’heure pour faire le test et un quart d’heure pour la correction par exemple.
La fréquence des tests dépend de la durée de la formation et de son contenu.
Sur une formation d’une journée je préconise un test par matinée au maximum.
Les méthodes pédagogiques
En présentiel, vous pourrez utiliser les différentes
- Expositive
- Démonstrative
- Interrogative
- Active (exercice, étude de cas, mise en situation)
Vous pourrez jongler avec les méthodes en fonction de vos besoins.
Les études scientifiques ont démontré que l’attention varie entre 20 et 40 minutes selon le niveau des stagiaires et le sujet du cours.
Le formateur a donc tout intérêt à utiliser la méthode expositive au départ pour dérouler son cours avec un minimum d’interaction.
Cette méthode va lui permettre de transmettre un maximum d’informations et de connaissances.
Ensuite il peut basculer sur la méthode interrogative pour récupérer l’attention en changeant de rythme et pourquoi pas enchainer avec des exercices.
C’est juste un exemple mais ce schéma pédagogique est très efficace.
Les séquences pédagogiques
Une séquence intègre la transmission de connaissances (séance de cours), des exercices et une évaluation.
Les durées sont livrées à titre indicatif. Il n’y a pas de règle gravée dans le marbre.
Elles varient en fonction du groupe de stagiaires et du contenu.
C’est au formateur d’adapter les rythmes selon l’attention du groupe.
Personnellement, il m’est arrivé de réduire ou d’allonger mes séquences en mode expositif en tenant compte du niveau d’attention des apprenants.
Exemples : Adapter les méthodes en fonction du temps d’attention
Dans ce cas les stagiaires sont toujours attentifs au bout de 20 minutes. Au delà les stagiaires ont une perte d’attention et le formateur bascule sur la méthode interrogative.
Dans ce cas les stagiaires sont toujours attentifs au bout de 40 minutes. Le formateur peut rester sur la méthode expositive.
Ensuite, il utilise la méthode interrogative pour changer de rythme et récupérer l’attention et la concentration des stagiaires. Il peut aussi enchainer sur des exercices.
Dans les deux cas, le formateur a utilisé la méthode expositive pour transmettre des informations et des connaissances pendant qu’il sentait avoir l’attention des apprenants.
Lorsqu’il constate une baisse de concentration, il utilise la méthode interrogative pour redynamiser le groupe et les impliquer en leur posant des questions. En même temps ça lui permet de faire réviser les stagiaires sur les sujets qu’il a précédemment abordés.
Puis, il enchaine sur un exercice pour optimiser leur niveau d’apprentissage.
What else !!!
Comment faire ses cours en ligne ?
Le matériel
- PC
- Powerpoint
- Logiciel de montage (Camtasia ou équivalent)
- Caméra
- Micro
- Eclairage
- Lieu d’enregistrement
- Plateforme d’hébergement
Pour les formations en ligne la qualité du matériel est très importante mais il y en a un qui l’est encore plus. C’est le son.
Donc, s’il y a un matériel sur lequel il faut investir, c’est le micro même si aujourd’hui il y a des micros peu chers il faut vraiment faire attention et ne pas hésiter à s’équiper avec un bon micro.
Si vous avez une bonne caméra avec une super image et une bonne luminosité mais que votre son est pourri, les stagiaires décrocheront de votre cours.
L’organisation
Pour le formateur en ligne il n’y a pas la problématique de la logistique dû au déplacement quand ses cours sont enregistrés.
En revanche s’il fait des interventions en direct en étant en déplacement il aura les mêmes contraintes logistiques qu’un formateur itinèrent avec en plus le souci d’avoir une bonne connexion.
Il devra aussi s’aménager un poste de travail dans un environnement calme avec une bonne luminosité.
L’utilisation de visuels pédagogiques
Contrairement au formateur en présentiel le formateur en ligne doit rédiger des supports pédagogiques beaucoup plus précis car il ne peut pas échanger avec les stagiaires.
Toutes les questions potentielles que peut se poser un stagiaire doivent déjà avoir leurs réponses dans le contenu.
Les supports devront être complémentaires et non redondants.
L’utilisation d’une image doit être complétée par un texte synthétique et explicite et détaillée par des commentaires en voix off.
Le cours doit annoncer le sujet, les objectifs pédagogiques et suivre un plan bien précis.
S’il y a des exercices, ils doivent être intégrés dans le plan du cours pour prévenir le stagiaire.
Exemple :
- Chapitre 1
- Exercice 1
- Chapitre 2
- Exercice 2
- Etc…
Si le stagiaire doit utiliser du matériel pour suivre la formation cela doit être annoncé afin qu’il soit prêt au moment où il en aura besoin.
De la même manière, si une évaluation finale est prévue, elle doit être annoncée dans le plan du cours.
En tant que formateur, il faut prendre conscience que plus le stagiaire visualisera ce à quoi il va être confronté et plus il sera motivé.
L’utilisation de la voix
L’enregistrement de la voix en commentaire sur vos cours sera déterminant pour capter l’attention.
Là aussi, le rythme, le volume et le changement d’intonation sera extrêmement important.
La voix doit être synchronisée avec ce qui apparait sur les slides, surtout si les illustrations sont animées.
Les exercices
Pour les formations en ligne, l’implication du stagiaire doit être plus importante. Il est seul face à l’écran. Il est obligé de lire, d’écouter et d’agir pour avancer et apprendre.
Ce type de modalité pédagogique implique une autonomie plus élevée.
L’avantage c’est que le stagiaire peut suivre la formation à son rythme.
Mais contrairement aux formations en présentiel, l’attention demandée est beaucoup plus forte.
Donc le temps de concentration sera plus court.
D’où la nécessité de proposer des exercices pour varier les rythmes et permettre au stagiaire de changer de mode d’apprentissage.
Le principe d’un exercice étant de revoir et réviser ce qui a été présenté par le formateur.
Leur durée doit être proportionnelle à ce qui a été abordé.
Un simple exercice avec seulement trois ou cinq questions peut tout à fait jouer son rôle pour récupérer l’attention du stagiaire.
Les méthodes pédagogiques
Pour les formations en ligne on peut utiliser les mêmes méthodes pédagogiques que pour les formations en présentiel, c’est juste l’interface et l’interactivité qui sont différentes.
Il n’y a que la méthode interrogative qui n’est pas applicable. Elle se traduit plus sous forme d’exercice.
Les séquences pédagogiques
Pour les formations en ligne enregistrées les séquences seront forcément différentes car la méthode interrogative peut seulement se faire sous forme d’exercice.
Exemple :
En résumé
La rédaction de cours pour les profils de compréhension consiste à prendre en compte les différents visuels, la voix, l’audio pour les formations en ligne et la mise en pratique.
La structure du cours doit intégrer en présentation le titre, les objectifs pédagogiques et le plan du cours avec l’évaluation si elle est prévue à l’issue de la formation.
Ici, je ne parle pas de fiche pédagogique c’est pour ça que je ne parle pas de prérequis et modalités pédagogiques.
Une réflexion sur « Comment faire des cours de formation pour tous les profils de compréhension ? »