La méthode pédagogique expositive
La méthode expositive consiste à présenter un sujet dont seul le formateur détient les connaissances. C’est ce que l’on appelle le cours magistral en université.
Pendant le cours il n’y a pas d’interaction entre le formateur et les apprenants.
Cette approche pédagogique permet de diffuser un grand nombre d’informations quelle que soit la configuration de la salle et quel que soit le public.
Il n’en reste pas moins que ce type de méthode doit être appliquée avec des objectifs pédagogiques déterminés au préalable.
L’avantage de cette méthode est que le formateur gère le timing de la session en fonction du contenu, du volume et de la durée impartie pour dispenser la formation.
C’est le formateur qui a la maitrise totale sur le déroulement pédagogique de la séance de formation.
Les stagiaires sont passifs et écoutent le formateur. Ils n’interagissent pas avec lui. Ils écoutent, prennent des notes ou enregistrent le cours.
Selon le rythme, le formateur peut distribuer des supports pédagogiques qui permettront aux stagiaires d’avoir les informations qu’ils n’auront pas eu le temps de noter.
Par expérience, il est préférable de distribuer des documents après chaque chapitre ou à la fin du cours pour éviter que les stagiaires ne prennent pas de notes.
Sauf, s’il s’agit de documents à remplir au fur et à mesure du déroulement du cours.
A partir du moment ou cette méthode consiste à transmettre un grand nombre d’informations et de connaissances, le stagiaire sera amené à relire ses notes et à les compléter à l’aide des supports pédagogiques distribués par le formateur.
L’inconvénient avec cette méthode c’est que l’absence d’interaction avec les stagiaires peut rendre le cours monotone.
Le niveau de concentration et d’attention des apprenant n’est pas régulé par des questions et des échanges pour relancer la motivation en impliquant l’auditoire.
1 – Le principe de la méthode expositive
Le formateur transmet les connaissances aux stagiaires sans interaction sous forme d’exposé. Le formateur doit présenter un sujet en adéquation avec l’objectif pédagogique.
La communication est unilatérale. Cela n’empêche pas les stagiaires de noter leurs questions auxquelles répondra le formateur à l’issue de la séance sous forme de question réponse.
Pour ce faire, le formateur aura annoncé qu’il y aura un QR (question/réponse) après le cours lors de la présentation du plan de formation avant de commencer.
Le principe de la méthode expositive consiste à dissocier les moments de présentation et les moments d’interaction entre celui qui dispense la formation et les stagiaires.
Ce principe s’applique que ce soit lors d’une formation avec un groupe réduit à 10 ou 15 personnes ou en amphithéâtre avec plusieurs centaines de personnes.
Elle peut être couplée avec d’autres méthodes pédagogiques. Il m’est arrivé de l’utiliser le matin et d’enchainer avec une méthode interrogative l’après midi.
2 – Le rôle du formateur
Il transmet les connaissances et détient le savoir et savoir-faire.Son plan de cours se déroule sans interruption en dehors des pauses.
Le formateur a la main sur la séance pédagogique en gérant le timing avec les pauses et les QR. Il gère également les évaluations avec leur fréquence.
Il peut décider de faire des évaluations après chaque chapitre ou seulement à la fin du cours.
C’est le formateur qui impose son rythme en fonction du volume de connaissances à transmettre et du temps qui lui est imparti.
Il maitrise la fréquence de distribution des supports pédagogiques et la manière dont ils doivent être utilisés.
Au-delà des supports distribués, le formateur peut transmettre des liens de sites sur lesquels les stagiaires pourront trouver des informations complémentaires sérieuses et fiables.
3 – Le rôle du stagiaire
Son rôle est passif. Il n’intervient pas pendant le déroulement du cours. Le stagiaire ou l’étudiant pourra poser des questions pendant les QR déterminés par le formateur à l’issue du cours par exemple.
C’est le rythme du formateur qui est suivi. Il se soumet à l’évaluation proposé par le formateur. Il écoute et prend des notes selon le plan pédagogique déroulé par le formateur.
Après le cours il reprendra ses notes en s’appuyant sur les supports pédagogiques distribués par le formateur pour les améliorer et mieux les intégrer en les réorganisant et les réécrivant de manière plus structurée.
C’est à ce moment qu’il peut noter ses futures questions auxquelles le formateur répondra pendant les prochains QR.
Rien n’empêche le stagiaire de compléter les connaissances présentées pendant le cours avec des recherches personnelles.
Aujourd’hui, l’accès à l’information sur le net permet d’enrichir ses connaissances beaucoup plus facilement notamment par les sources qui auront pu être transmises par le formateur.
Pour le stagiaire il est préférable de se fier à des sources faibles et validées par le formateur.
4 – Pour quel contexte ?
La méthode expositive a l’avantage de s’adapter à n’importe quel contexte. Elle convient aussi bien pour des formations dans des salles de cours réduites comme dans des amphithéâtres.
Le seul paramètre qui changera sera celui qui prend en compte le volume de la voix du formateur. En amphi, le formateur devra utiliser un micro pour être certain d’être entendu.
Il en sera de même pour les stagiaires lors des QR. Il faudra prévoir un ou plusieurs micros sans fil pour que les questions soient audibles par tout le monde.
5 – Pour quel public ?
Cette méthode convient à une diversité de public très large.
Si certaines formations impliquent une prise de note car il y a une évaluation à son issue beaucoup d’entre elles ne sont pas forcément soumises à une évaluation.
Dans ce cas le public peut se contenter d’écouter sans prise de notes.
C’est ce qui fait que cette méthode peut convenir à une large palette de profils. D’ailleurs, elle n’est pas seulement utilisée pour des sessions de formations.
On retrouve cette approche pour des présentations dans des réunions et des conférences.
6 – Le question réponse
Le QR est une bonne méthode pour compléter la méthode expositive qui n’est pas interactive.
Cela dit c’est à l’intervenant de garder la main sur les moments durant lesquels les participants pourront l’utiliser.
Personnellement, il m’est arrivé de l’utiliser plusieurs fois dans une journée de formation tout en préservant le timing qu’il faut prévoir dans la séance pédagogique.
Car si cette méthode permet d’évacuer au fur et à mesure les questions que se posent les participants, elle peut rapidement faire dépasser la durée prévue pour l’intervention.
Il est donc très important d’annoncer le temps accordé pour cet exercice à chaque fois. Pour des interventions qui durent plusieurs jours, il est judicieux de prévoir les questions réponses en début de séance. Ça permet aussi de faire un warm up avant de commencer chaque présentation et ça améliore l’implication et l’attention de l’auditoire.
On peut donc faire un QR le matin pour traiter les questions en relation avec la présentation de la veille mais aussi faire des QR en début d’après-midi juste après le repas pour traiter es questions liées à la présentation du matin.
Evidemment, plus les QR sont nombreux plus ils sont courts. On peut faire un QR qui dure dix ou quinze minutes ou plus selon la durée globale de l’intervention.
Pour une formation qui dure trois ou cinq jours on privilégiera des QR d’un quart d’heure à chaque fois.
Pour une journée d’intervention on prévoira un seul QR en fin de journée avec une durée de vingt ou trente minutes.
Dans tous les cas, c’est le formateur qui en détermine l’articulation et la durée.
Les pauses pour améliorer la concentration
L’inconvénient de la méthode expositive c’est qu’elle peut devenir monotone très rapidement et entrainer la perte de concentration de l’auditoire.
Il est donc primordial pour le formateur de prévoir des pauses régulières pour casser le rythme et récupérer l’attention des participants en reprenant sa présentation.
Les six niveaux de la taxonomie de Bloom
Ce concept pédagogique est structuré en six niveaux, à savoir la connaissance, la compréhension, l’application, l’analyse, la synthèse et l’évaluation, peuvent être utilisés dans les méthodes pédagogiques de la manière suivante :
1 – Niveau de connaissance
À ce niveau, les apprenants sont capables de se rappeler et de mémoriser des informations. Les méthodes pédagogiques appropriées incluent la lecture, les exposés, les présentations, les discussions en groupe et les quiz pour vérifier la compréhension de base.
2 – Niveau de compréhension
Les apprenants comprennent et interprètent les informations. Les méthodes pédagogiques qui favorisent la compréhension comprennent les explications, les exemples, les discussions, les résumés et les activités de reformulation.
3 – Niveau d’application
Les apprenants utilisent les connaissances acquises pour résoudre des problèmes et appliquer les concepts dans des situations concrètes.
Les méthodes pédagogiques appropriées comprennent les études de cas, les jeux de rôle, les simulations, les travaux pratiques et les projets pratiques.
4 – Niveau d’analyse
Les apprenants décomposent les informations en éléments constitutifs, identifient les relations et les modèles, et effectuent une analyse critique.
Les méthodes pédagogiques qui favorisent l’analyse incluent les études de cas complexes, les discussions basées sur des questions analytiques, les activités de comparaison et de contraste, et les exercices de décomposition de problèmes.
5 – Niveau de synthèse
Les apprenants combinent les éléments pour former une nouvelle structure ou créer quelque chose de nouveau.
Les méthodes pédagogiques appropriées incluent les projets de groupe, les tâches de conception, les activités de résolution de problèmes complexes, les projets de recherche et les présentations créatives.
6 – Niveau d’évaluation
Les apprenants évaluent et jugent l’information en utilisant des critères spécifiques.
Les méthodes pédagogiques qui favorisent l’évaluation comprennent les études de cas controversées, les débats, les études indépendantes, les évaluations par les pairs et les projets de recherche approfondie.
Lors de la conception de vos méthodes pédagogiques, vous pouvez choisir les verbes correspondants à chaque niveau de la taxonomie de Bloom pour formuler des objectifs d’apprentissage spécifiques et sélectionner les activités et les évaluations appropriées.
Par exemple, pour le niveau de compréhension, vous pouvez utiliser les verbes « expliquer », « résumer », « interpréter », « exemplifier » et « classer ».
Pour le niveau d’application, vous pouvez utiliser les verbes « appliquer », « résoudre », « utiliser », « démontrer » et « modifier », etc…
En résumé
La méthode expositive, de par sa facilité d’utilisation, est la plus pratiquée dans le monde de l’enseignement mais également pour différents types de présentation que ce soit pour des réunions ou des conférences.
Il n’en reste pas moins important d’avoir des objectifs pédagogiques sur lesquels s’appuyer comme fil conducteur.
Elle permet de transmettre un grand nombre d’informations ou de connaissances à des publics très variés dans des environnements très différents en partant de la simple salle de formation ou de réunion à l’amphithéâtre.
L’absence d’interaction qu’elle impose fait qu’elle est souvent couplée avec la méthode du question réponse.
C’est une approche pédagogique simple et efficace. Elle peut facilement être associée avec d’autres approches pédagogiques.
Pour construire sa séance le formateur peut utiliser la Taxonomie de Bloom.
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