Cet article : “ Rebondir après un échec ” participe à l’événement inter-blogueurs “ Ce conseil qui m’a permis de surmonter mes échecs « Grandir avec plaisir ». J’apprécie beaucoup ce blog et mon article préféré est Comment exprimer nos émotions.
Avant-propos
Plus qu’un conseil, c’est une démarche globale que j’ai décidé de mettre en place pour surmonter un changement complet de vie.
La première posture peut être de considérer que c’est un échec et dans nos sociétés c’est souvent perçu de cette manière.
La deuxième posture consiste à faire un état des lieux et rebondir en partant sur autre chose. Un nouveau projet.
Cela passe forcément par une analyse objective et une remise en question non culpabilisante mais constructive pour avancer.
Et ensuite, poser les bases d’un nouveau projet et passer à l’action.
Dans cet article, je vais donc vous parler des grands principes que j’ai appliqué pour rebondir après un changement radical de vie sans rentrer dans les détails sans intérêts.
La perception de l’échec
L’échec est souvent perçu comme une faute impardonnable qui exige une repentance. C’est stupide et improductif. L’échec fait parti de la vie et comme le dit Idriss Aberkane, l’échec est un diplôme.
Idriss Aberkane – L’échec
Je prends souvent l’exemple de sportifs sur un terrain. Imaginons que l’entraineur sorte les joueurs à chaque fois que l’un d’eux loupe une passe. Impensable. Et heureusement, sinon la partie serait injouable.
Bien entendu, il y a un arbitre pour sanctionner les fautes d’antijeu. Mais là aussi on s’aperçoit que selon les pays les fautes sont interprétées de manière différente. Dans certains pays, elles ne sont pas relevées et l’inverse dans d’autres.
L’idée n’est pas non plus de magnifier l’échec mais de modifier la perception que l’on en a.
Comme dit le proverbe « il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas ».
C’est donc en sortant du sentiment de culpabilité que l’on peut transformer un échec en expérience.
Dans la Silicon Valley, les développeurs font des erreurs tous les jours. Ca fait parti de leur travail.
Je pense que l’on confond l’échec avec l’excellence. Pour atteindre l’excellence il faut bien faire des tests.
Prenons l’exemple des grands chefs de cuisine. Avant de proposer un nouveau plat, ils peuvent y passer des jours après de nombreux tests infructueux pour trouver un nouveau plat à proposer à leurs clients..
L’échec existera toujours et construit la réussite. Le tout est de ne pas en faire une croyance limitante qui vous empêche de repartir.
Dans cette vidéo, Steve Jobs, Elon Musk et Jeff Bezos expliquent comment l’échec est intégré comme une expérience.
Analyse de l’échec
Il ne suffit pas de changer sa perception de l’échec et d’en faire une expérience. Il est nécessaire d’en tirer des leçons et d’essayer de comprendre pourquoi et comment on a pu se retrouver en situation d’échec.
L’état des lieux est incontournable pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. C’est en prenant le temps d’analyser une situation d’échec que l’on peut décortiquer le déroulement des événements qui nous ont conduit où on en est.
Sans ce travail de deuil analytique, il ne peut y avoir de passage à l’étape suivante. C’est-à-dire la reconstruction.
Le plus complexe étant de déterminer son origine. Est-ce dû à mon comportement ? Est-ce dû à mes compétences ? Est-ce dû à un environnement inadapté à ma personnalité ?
Les raisons peuvent être multiples. C’est pour cette raison que cette analyse doit être personnelle mais objective. Vous pourrez demander aux autres leur avis mais ils n’auront pas les tenants et les aboutissements et leur vision sera subjective, voire critique.
Car lorsque vous êtes en situation d’échec le regard des autres se modifie et majoritairement de façon négative et répréhensible. Pour eux, c’est une manière de se rassurer. Les gens seront plutôt dans le jugement que dans le conseil. C’est plus facile. Sauf si dans votre entourage vous avez des ami(es) bienveillant(es) et compétent(es).
Souvent les bons conseilleurs sont ceux qui ont connu cette situation et qui l’ont surmonté. Dans ce cas leur avis est précieux car ils l’ont vécu.
Remise en question
Après l’analyse de l’échec il va falloir forcément modifier son Mindset et son mode de fonctionnement pour ne pas reproduire la situation qui vous amené à cet échec.
Il va falloir faire preuve de lâcher prise et revoir votre copie en l’acceptant. Se tromper met à mal son égo mais il faut faire ce chemin de remise en question.
Cela vous fera grandir, évoluer et augmentera votre estime et confiance en vous pour mieux repartir.
Inutile de perdre de l’énergie à en vouloir à la terre entière même s’il y a des facteurs externes à votre zone d’influence qui vous ont mené à l’échec. Il faut justement se concentrer sur sa zone d’influence.
C’est-à-dire sur ce que vous pouvez modifier et agir pour changer votre échec en réussite.
Cela dit après un échec on peut avoir besoin de se recentrer sur soi-même. La pratique d’une activité est une approche positive.
L’activité physique est un bon moyen d’évacuer le mauvais stress ou la lecture, la musique, etc. Peu importe, il faut occuper son esprit.
Avant de partir sur un projet il peut être intéressant de se former pour acquérir de nouvelles compétences et augmenter sa confiance en soi.
Partir sur un nouveau projet
Il y a toujours une période de deuil psychologique quand on a connu un échec. On peut même faire un burn-out sans s’en rendre compte. Il y aura obligatoirement une période de passage à vide. D’où la nécessité d’en profiter pour faire un point avec soi même et réfléchir à de nouvelles orientations et projets.
Il ne faut pas hésiter à jeter des hameçons dans plusieurs directions pour réactiver la machine et repartir sur une nouvelle dynamique. Explorer de nouvelles pistes.
C’est dans ce genre de situations que beaucoup de gens s’orientent vers une activité qui est une passion ou un vieux rêve jamais assouvi. C’est à ce moment que certains trouvent leur Ikigaî. C’est-à-dire vivre de sa passion en apportant de la valeur aux autres.
C’est pendant ces périodes que l’on peut prendre le temps de réfléchir sur de nouvelles opportunités.
David Lefrançois – La Force de l’Échec
En résumé
Initialement perçu comme quelque chose de négatif, l’échec peut être transformé en quelque chose de positif et en expérience qui peut servir de tremplin et ouvrir des portes sur une nouvelle activité dans laquelle vous vous épanouirez.
Ce cheminement passe par plusieurs phases qui seront plus ou moins longue selon les individus mais dans tous les cas il faut l’accueillir avec philosophie et se dire que tout peut être transformé en opportunité.
Merci Luc pour cet article intéressant et complet ! Je suis complètement d’accord avec toi ! De plus, je trouve que l’échec est particulièrement mal vu en France et j’aime beaucoup l’état d’esprit américain d’entreprendre , cet encouragement « try again » ! N’oublions pas que pour apprendre à marcher, nous sommes tombés des milliers de fois !
Tout à fait Claire,
L’échec est une expérience surtout dans les pays anglo-saxons et en Asie. Ca fait même partie de la vie. D’ailleurs les chercheurs et les scientifiques le pratique tous les jours.
Merci Claire pour ton commentaire.
Superbes références pour illustrer le thème de la l’après échec. Franchement je ne suis pas un fervent admirateur de l’esprit libéral américain, mais s’il y a bien une chose qu’on peut lui reconnaître c’est cette considération de l’échec comme un aléa, une péripétie … un détail insignifiant en somme qui permet de grandir. Merci Luc pour ces très belles références.
Bonjour Nicolas,
Sur cette approche les américains sont plus pragmatiques et ne perdent pas de temps ils avancent. A méditer.
Merci pour ton commentaire.
Super article
La référence à Idriss Aberkane est très juste
Bravo pour ton blog très pertinent
Merci Emmanuel,
Surtout qu’Idriss Aberkane avec son profil et ses expériences notamment à l’international est bien placé pour parler de ce sujet. Le fait de faire une partie de ses études aux Etat-Unis et en Angleterre lui permet de comparer et d’avoir un regard pertinent.
Merci pour ton commentaire.
Un maître, c’est quelqu’un qui a beaucoup échoué. Cet aphorisme ne vient pas des USA mais d’Orient. La vieille Europe perçoit l’échec comme une défaite, voire une malédiction, à cause d’un problème d’interprétation. Pêcher, littéralement, veut dire « rater sa cible », c’est-à-dire échouer. Pas de notion de « mal » là-dedans. Rien que de très humain. Mais les pouvoirs en place, état et église la main dans la main pendant des siècles, ont transformé le sens premier du mot pêché pour jeter l’anathème sur celui ou celle qui rate sa cible et prendre le contrôle de sa vie. Comme il ou elle est l’agent du mal incarné, on peut sans problème le traiter comme du bétail. Et depuis, échouer, c’est mal.
L’Amérique est un continent tout neuf, ce qui a permis la remise à zéro des vieilles lunes.
Bonjour Sylvie,
Merci pour cette précision historique concernant l’Asie. Tout n’est que question d’interprétation et de perception.C’est vrai que dans les pays anglo-saxons et en Asie ils ont une approche plus rationnelle avec l’échec. Et je suis entièrement d’accord avec toi. C’est une question de culture. Pourtant dans le domaine du sport en Europe ils le comprennent bien et heureusement. Sinon les championnats s’arrêteraient au premier match perdu. C’est pour ça que j’ai pris cet exemple car il est très explicite à mon sens.
Merci pour ton commentaire.
Merci pour ton article Luc. L’échec est encore trop souvent perçu comme négatif et c’est dommage. C’est important d’enseigner au autres que ce n’est pas la fin du monde d’échouer. Ton article y contribue parfaitement. De plus, les vidéos que tu as sélectionné sont en adéquation avec le sujet. j’aime beaucoup Idriss Aberkane au passage.
Si ce n’est pas encore fait, je te recommande de lire le livre les vertus de l’échec de Charles Pépin. J’y ai découvert la notion de « fast fail » qui est omniprésente dans la culture américaine.
Bonjour Adelin,
J’ai bien noté pour le livre et le lirai avec attention. Effectivement, associer l’échec à la culpabilité est complètement dépassé aujourd’hui.
“Punir l’échec est le meilleur moyen pour que personne n’ose.” – De Jack Welch
Et comme déjà écrit dans un autre commentaire, Idriss Aberkane a pu comparer les différentes visions de l’échec à travers ses études et ses expériences à l’étranger. Il en a une bonne définition.
Merci pour ton commentaire
Excellente article, j’ai bien aimé que tu y glisse quelques extraits de vidéos soigneusement choisies. Merci !
Bonjour Yanis,
Ce n’est pas toujours évident d’intégrer une vidéo sans qu’elle soit hors sujet. Je préfère prendre du temps et les regarder jusqu’au bout pour être sûr qu’elles correspondent bien au sujet au risque de créer l’effet inverse.
Merci pour ton commentaire.
Bon article Luc
J’ai bien aimé la citation: « l’échec est un diplôme à passer ».
Je ne connais pas encore beaucoup les contenues d’Idriss Aberkane, mais il faudrait que je m’y mette!
Et oui, bien sur tous les meilleurs dans leur domaine ont su grandir de l’échec!
Bonjour Manu,
Idriss Aberkane est très inspirant dans ses domaines. Il arrive à vulgariser des sujets souvent complexes. Tu peux voir sa conférence « Libérez votre cerveau » et « L’économie de la connaissance » sur youtube, c’est très instructif et brillamment expliqué. De plus, j’aime bien sa façon de présenter ses conférences. C’est sérieusement décontracté et efficace en même temps.
Merci pour ton commentaire.
Bonjour Luc,
Très intéressant et bien déroulé ton article. En plus des vidéos jointes, je trouve cela vraiment super comme partage. Je suis d’accord avec toi, il n’y a que ce qui ne font rien qui ne se trompe pas ! Et à condition d’analyser les choses, l’échec n’est pas une fin en soit, une erreur, une perte de temps, c’est selon moi simplement un chemin, une étape par lesquels on devait passer.
Bonjour Marie,
Exactement, tous les grands dirigeants et autres personnalités en sont la preuve.
Et d’accord avec toi, il est nécessaire d’analyser l’échec pour éviter de refaire les mêmes erreurs. C’est ce qui nous fait progresser.
Merci pour ton commentaire Marie.