L’intelligence émotionnelle – Prendre rendez-vous avec soi-même 

Avant-propos

Avez-vous eu le sentiment d’avoir tout le temps « La tête dans le guidon » ?

Avez-vous déjà eu l’impression de n’avoir jamais le temps de penser à vous ?

Je pense que oui car nous l’avons tous vécu.

Mais de quoi parle-t-on lorsque qu’on évoque le thème de l’intelligence émotionnelle ?

Bizarre comme terme non !

Associer le mot intelligence qui nous renvoie à l’analyse et la raison avec le mot émotionnelle qui nous renvoie à des réactions instinctives en fonction d’une situation, d’un interlocuteur ou d’un environnement.

Il est vrai que l’on oppose souvent les deux d’où l’expression « prendre une décision avec le cœur vs prendre une décision avec la tête ».

Pourtant l’émotion a bien un impact direct sur notre capacité à raisonner. Les deux sont donc bien directement liés.

Si le concept a été théorisé depuis plusieurs décennies déjà, il a été conceptualisé réellement dans les années 90 par les psychologues John Mayer et Peter Salovey.

Cela dit il existe trois modèles d’intelligences émotionnelles

Cliquez ici pour lire l’article en détail

  • Le modèle de Salovey et Meyer (1990)
  • Le modèle de Goleman (1995_1998)
  • Le modèle de Bar-On (1997-2000)

Repris dans le monde de l’entreprise, ce concept est aussi applicable à titre personnel car il s’agit avant tout d’individus.

Le concept repose sur un principe simple qui consiste à identifier et maitriser ses émotions et composer avec celles des autres.

En communication c’est une façon d’identifier notre canal de communication et celui des autres.

La maitrise de ses émotions aura donc forcément un impact positif ou négatif sur nos prises de décision.

C’est pour cette raison qu’il est préférable de les maitriser plutôt que de les subir. Pour ce faire rien de tel que de prendre du temps pour soi afin d’éviter de se perdre.

D’ailleurs il est intéressant de voir à quel point les grands dirigeants ou sportifs savent se créer ce type de parenthèse en s’isolant pour faire le point avec eux-mêmes.

Ils ont besoin de prendre du recul pour justement prendre de la hauteur sur les événements. Car leur rôle est de garder une vision claire sur le cap à maintenir ou à modifier.

La bonne nouvelle est que cette démarche est accessible à tout le monde.

Just Do It !

 

Prendre rendez-vous avec soi

En effet, il est important chaque jour de prendre rendez-vous avec soi-même pour reposer son cerveau.

Dans un monde où tout s’accélère, il est nécessaire de faire des pauses pour réfléchir sur ce que l’on a fait et ce que l’on doit faire.

Cette démarche se rapproche des techniques de la méditation. C’est une manière de faire un brainstorming avec soi-même.

On pourrait même dire que c’est de la procrastination intelligente.

A l’époque où j’étais conseiller en formation et que je rencontrais des chefs d’entreprise ou différents types de cadres pour travailler sur leur projets ou besoins de formation, une des objections qui revenait souvent était « Je n’ai pas le temps » et « J’ai toujours la tête dans le guidon ».

Que répondre ? En sachant que ce syndrome c’est vérifié tout au long de mes différentes expériences avec mes interlocuteurs.

Comment dire à ces personnes qu’il est nécessaire de prendre le temps alors qu’elles sont sollicitées de toute part ? Compliqué non !

Avec les années j’ai constaté que ce sentiment était corrélé à la culpabilité vis-à-vis des autres, c’est-à-dire des collaborateurs ou de leur entourage proche.

Comment leur expliquer qu’il faille prendre du temps pour soi alors qu’ils demandent aux autres d’être toujours à fond ?

Et s’il ne s’agissait pas tout simplement de changer de logiciel vis-à-vis de la culpabilité et aussi de la comparaison.

Et oui, les gens ont tendance à comparer leur situation avec celle des autres alors que les paramètres des uns et des autres sont complètement différents.

Chaque travail a ses avantages et ses inconvénients. Normal.

J’ai également constaté que ce mode de pensée et de fonctionnement entrainait et entretenait parfois des situations ubuesques.

Il faut donner l’impression que l’on est toujours en train de faire quelque chose. Même si c’est contreproductif. Etrange non ?

Vous voyez de quoi je parle ? Le fameux brassage d’air et la la comédia del arté. Le collègue qui traverse le couloir avec un dossier sous le bras, etc… Je suis sûr que vous avez déjà vécu cette situation.

 

Les émotions

Les sentiments sont un ensemble d’émotions qu’il est nécessaire de dissocier pour les identifier et les traiter.

Exemple : La jalousie

La jalousie est un sentiment qui réunie plusieurs émotions comme la peur, la colère et la tristesse par exemple.

 

Les différentes émotions

  • Joie
  • Peur
  • Surprise
  • Tristesse
  • Dégout
  • Colère

 

Le rôle des émotions sur nos prises de décision

Au quotidien nous vivons des moments de joie, de stress, de peurs, d’inquiétude et de satisfaction.

Toutes ces émotions ont un impact sur nos décisions si elles sont prises instantanément.

Dans certains cas on n’a pas le choix et nous devons prendre une décision sur le moment.

L’idée consiste à filtrer celles qui n’auront pas d’impacts trop négatifs avec celles qui sont importantes pour les reporter à un moment où on est plus disposé à les prendre.

Dans le feu de l’action on gère les situations avec nos émotions même si c’est inconscient.

On a l’impression d’agir avec raison mais en backoffice ce sont nos émotions qui influencent nos comportements. Et c’est normal.

Il ne s’agit pas de les annihiler mais d’en avoir conscience pour les maitriser et les utiliser à bon escient.

L’idée étant d’utiliser nos émotions comme des alliées et non des freins et les mettre au service de notre raison.

Qu’est ce qui déclenche nos émotions ?

Tout au long d’une journée on passe en permanence par plusieurs émotions. Elles sont déclenchées par un coup de fil, une discussion, une nouvelle, bonne ou mauvaise, etc…

Elles influent obligatoirement notre comportement et nos actions et surtout nos décisions.

Alors comment mieux les gérer ?

 

Reporter ses prises de décision

Décaler une prise de décision dans le temps pour ne pas la laisser être influencée par une émotion négative permet de prendre du recul et de mieux analyser la situation.

De cette manière vous pourrez prendre une décision basée sur la raison et non sur l’émotion.

C’est ça l’intelligence émotionnelle, gérer ses émotions pour ne pas être maitrisé par elles.

« La nuit porte conseil »

Le lâcher prise pour gérer ses émotions

Cela consiste à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Le principe est de générer des émotions positives.

Il s’agit de changer son mindset pour faire en sorte qu’un problème ne devienne pas une difficulté.

Il n’est pas question d’ignorer les problèmes pour éviter de les régler mais de les prendre pour ce qu’ils sont sans leur donner plus d’importance qu’ils n’en n’ont.

L’objectif est de transformer en positif ce qui est négatif sans nier la réalité. De cette manière on génère des énergies positives qui favorisent la motivation car on modifie la vision du résultat à la base négatif en résultat positif.

Une émotion entraine un niveau d’énergie. Les deux seront positifs ou négatifs.

Voir les choses en positif favorisera une énergie positive. Vous transmettrez cette énergie aux autres qui vous la renverront sur le même niveau.

 

L’intelligence émotionnelle c’est s’autoriser

Une des approches simple et efficace est de s’autoriser justement à prendre le temps. Je dis bien prendre et non perdre. La différence est importante.

S’accorder du temps c’est aussi être efficace voire efficient.

« Si j’avais 6 heures pour abattre un arbre, je passerai les 4 premières à affûter ma hache »

Abraham Lincoln

Evidemment ce n’est pas toujours simple selon l’environnement d’où l’importance de choisir le moment et le lieu pour s’isoler et favoriser l’exercice.

Le sentiment de culpabilité sera moins fort vis-à-vis des autres.

 

Prendre soin de soi c’est prendre soin des autres

Est-ce que prendre soin de soi est égoïste ? La réponse est oui !

Et pourtant contrairement aux préjugés répandus dans l’inconscient collectif, prendre soin de soi c’est prendre soin des autres.

Si vous êtes bien dans votre peau vous serez bienveillant avec les autres sans tomber dans la béatitude bien sûr.

Être bien dans ses basquettes augmente la confiance en soi et éloigne les émotions négatives.

Cela favorise les prises de décision positives et constructives. Vous ne serez pas les seuls bénéficiaires de ces décisions. Elles rejailliront inéluctablement sur les autres avec des effets positifs.

S’occuper de soi permet de mieux se connaitre, de mieux gérer ses émotions et par effet boule de neige de comprendre celles des autres.

On jongle plus facilement avec ses différents canaux de communication. On est beaucoup plus aligné avec soi-même.

En sachant que le bien être intérieur améliore l’estime de soi qui est la première étape avant la confiance en soi.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de tempêtes à affronter, de conflits à gérer mais que vous serez plus disposé à y faire face car vous serez beaucoup plus serein aussi bien psychologiquement que physiquement.

 

Gérer une chose à la fois

Le stress est généré par l’accumulation de choses à faire dans un timing restreint. CQFD.

Sans tomber dans la procrastination, la démarche a pour but de vous maintenir à flot pour éviter d’être débordé.

Comme disent les Indiens « S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème ». Donc inutile de se mettre la rate au court bouillon.

En revanche, certaines personnes ont besoin d’émulation pour être efficace, s’exprimer et passer à l’action. Les situations en flux tendus les motivent et les boostent.

Mais ici on parle bien de personnes qui sont dépassées par les événements.

Une des solutions pour faire retomber le stress est de s’arrêter, faire le point et de reprendre une chose après l’autre. C’est ça l’idée.

D’ailleurs c’est une technique utilisée dans le sport. Le temps mort dans certaines activités sportives est déclenché pour faire le point et repartir du bon pied avec une meilleure stratégie car sans réflexion il n’y a pas d’efficacité.

 

En résumé

La gestion des émotions ne s’improvise pas et exige une prise de conscience qui demande du temps. Faut-il en consacrer justement.

Savoir s’arrêter n’est pas chose facile et pourtant c’est nécessaire. Au moment où l’on vit des situations avec ses émotions on est emporté sans réellement savoir pourquoi. C’et le principe des émotions.

Prendre le temps de la réflexion pour comprendre pourquoi et comment on a agi de la sorte n’est donc pas une perte de temps. C’est d’ailleurs ce que l’on appelle le débriefing.

Sauf que là, on le fait avec soi-même. Donc, prendre rendez-vous avec soi c’est paradoxalement avancer.

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Je suis Luc Levasseur. Depuis 20 ans dans la formation et dans le e-learning depuis 2013. A travers ce blog je vous explique comment je suis passé de formateur présentiel à formateur en ligne

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