Culture générale – Soft skills ?

« Les bagages c’est bien mais faut-il savoir où les poser ». A l’époque Coluche avait fait rire tout le monde avec cette blague. Et moi le premier.

Mais blague à part, on peut aussi dire que de ne pas avoir de bagages ne sert à rien.

Qu’est ce qu’avoir des bagages au fait ? Avoir des diplômes ? Avoir un métier ? ou les deux ?

Aujourd’hui j’avais envie de parler de culture générale pour savoir si on peut les assimiler à des compétences douces (Soft skills).

Sur le principe la culture générale est transversale donc sur ce point la case est cochée. Mais à quoi ça peut nous servir exactement.

C’est ce que nous allons voir ensemble.

« La culture générale améliore la capacité d’analyse et la compréhension »

Principe des Soft skills

Commençons par un petit rappel sur cette notion.

Les Soft skills sont des compétences comportementales ou humaines qui ont pu être développées à travers des techniques apprises, comme la communication.

Elles relèvent aussi d’aptitudes acquises en dehors de la sphère professionnelle. Dans une certaine mesure elles font référence aux compétences sociales.

Quelqu’un qui s’occupe d’une association et a l’habitude de prendre la parole développera cette compétence qui sera transversale à tout contexte.

Une personne qui joue régulièrement en public sera moins gêné pour prendre la parole devant une audience.

Un commercial qui maitrise son argumentaire dans le cadre de son activité professionnelle aura certaines facilités à argumenter lors de discussions personnelles.

De la même manière si vous faites du théâtre, vous aurez avec de l’expérience  une communication verbale et non verbale synchronisée.

Vous améliorerez votre élocution, votre façon d’occuper l’espace et de gérer la tonalité de votre voie. Ces aptitudes se transformeront en compétences comportementales dans tous les domaines de votre vie professionnelle et personnelle.

Ainsi les Soft skills deviennent des compétences relationnelles.

Par définition elles s’opposent aux Hard Skills qui sont des compétences techniques qui renvoient à un métier, un diplôme ou une qualification.

Ces compétences sont mesurables.

Quelles sont les Soft skills recherchées dans le monde du travail ?

Quelques exemples – la liste n’est pas exhaustive

  • L’autonomie
  • La gestion du temps
  • La gestion du stress
  • La motivation
  • L’audace
  • La négociation
  • L’esprit critique
  • La flexibilité
  • La capacité d’adaptation
  • La résolution de problèmes complexes
  • La créativité
  • Le management
  • L’esprit d’équipe
  • L’intelligence émotionnelle
  • La prise de décision

Pourquoi un tel engouement pour ce type de compétences ?

Dans les décennies précédentes les entreprises recherchaient des gens qui possédaient des compétences techniques notamment avec l’apparition grandissantes de nouvelles qualifications et besoins à travers les nouveaux métiers du numérique et leurs nouvelles technologies.

Or, il est rapidement apparu que la maitrise d’un métier n’excluait pas les notions de communication et de management. Bien au contraire.

Et qu’au-delà de simples tâches techniques, elles se font en interaction avec les autres et souvent dans des environnements complexes.

Avec l’accélération des échanges dus aux nouvelles technologies les entreprises ont constaté l’explosion des tensions entre les salariés, des conflits et par conséquent des arrêts maladie.

Sans parler du « Turn over » qui déstabilise constamment les équipes et les organisations.

L’encadrement s’est retrouvé confronté à des situations de plus en plus tendues sans pour autant posséder les outils managériaux pour y faire face. A savoir, la maitrise de la communication, de l’organisation, du management et de la pédagogie.

Il est donc tout à fait naturel de constater que le profil comportemental des personnels, c’est-à-dire, le savoir être, jouait un rôle plus que stratégique.

L’idée n’étant pas de montrer du doigt les managers et les encadrants de manière générale mais plutôt de repenser les approches managériales pour arrondir les angles et atténuer les situations anxiogènes.

De plus, la récente crise due au Coronavirus a mis en évidence les lacunes organisationnelles aussi bien sur le plan des équipements que de la gestion des personnels.

L’explosion du télétravail a démontré que d’autres méthodes de travail étaient possibles.

Et contrairement aux apparences, le télétravail implique une plus grande communication car il impose une interaction avec les autres.

Tout le monde a dû s’adapter en se retrouvant en toute autonomie sans pour autant nuire à la production. Il a été nécessaire de se former à l’utilisation de nouveaux outils et apprendre à communiquer différemment.

Tous ces changements ont forcément un impact sur la nécessité de modifier ses comportements sur le plan relationnel mais pas seulement.

Il a fallu inventer, être plus créatif, prendre des décisions, être plus flexible, gérer son temps différemment et trouver des solutions tout en restant collaboratif et motivé.

En réalité, les changements que l’on sentait arriver depuis plusieurs années ont été accélérés par cette crise. Ils ont naturellement déclenché ces nouveaux leviers que sont les compétences comportementales.

Car ces compétences permettent de faire face aux situations plus que les compétences techniques en fait.

D’ailleurs ce n’est pas pour rien si ce besoin de savoir être se développe de plus en plus chez les salariés et les entrepreneurs.

Il y a une catégorie d’entrepreneur qui l’a compris depuis longtemps. Les « Digital Nomad ».

Cet engouement pour les Soft skills est donc plus profond qu’un simple besoin de compétence en entreprise et reflète plus une tendance sociétale globale.

Quel rôle pour la culture générale dans les Softs skills ?

Ce sujet a animé de nombreux débats. Faut-il maintenir ou pas la culture générale dans certaines formations diplômantes ?

Vous voulez mon avis ? Oui.

Pourquoi ?

Tout d’abord parce que les faits sont là. De plus en plus d’entreprises font appel à des intervenants pour des formations sur la psychologie humaine. On parle donc bien de compréhension des comportements.

Il suffit de se balader sur la toile pour le constater. Quand certains coachs ou conférenciers de renommé nationale ou internationale interviennent pour parler d’organisation du travail à travers certains philosophes c’est clair.

« L’ignorance provoque un tel état de confusion qu’on s’accroche à n’importe quelle explication afin de se sentir un peu moins embarrassé. C’est pourquoi moins on a de connaissances, plus on a de certitudes. Il fau avoir beaucoup de connaissances et se sentir bien dans son âme pour oser envisager plusieurs hypothèses »

Boris Cyrulnik

Quel rapport entre psychologie humaine et culture générale ?

Il suffit de regarder de nombreux conférenciers qui dans leur discours font référence à l’histoire pour appuyer leurs démonstrations.

Pour une raison simple. Que ce soit les grands personnages, les grands événements historiques, l’histoire des empires ou des civilisations et même à travers l’histoire de l’art, il y a toujours une explication sur des comportements humains, des décisions, des erreurs, des réussites et des découvertes.

Ce qu’apporte la culture générale, c’est une compréhension et une vision d’événements passés qui expliquent souvent les situations et les mentalités actuelles.

Prenons l’histoire des civilisations. Pensez-vous qu’elle permet de mieux analyser et comprendre la géopolitique actuelle ? C’est-à-dire les enjeux économiques, territoriaux et sociétaux ?

La réponse est dans la question.

Comme on l’a vu plus haut, les compétences relationnelles et sociales sont assimilées aux Soft skills qui peuvent se développer en dehors de l’environnement professionnel.

Mais alors de quoi parle-t-on en dehors du boulot avec ses amis et proches ?

Tout simplement de sujets divers comme le cinéma, la littérature, le théâtre, le sport, la peinture, la photo, le jardinage, la gastronomie et le vin.

Parlons-en justement du vin. Qui dans le monde ne parle pas de vin à table ? Personnellement pour avoir un peu voyagé, dans tous les pays où j’ai été on m’a toujours parlé au moins une fois de vin.

Ce n’est pas un hasard si de nombreuses entreprises organisent des séminaires avec des sommeliers ou des vignerons pour présenter et expliquer le ou leurs vins.

Bon vous l’aurez compris j’associe le vin à la culture générale. Car il est un sujet de discussion que ce soit lors de repas d’affaires ou familiaux qui crée du lien.

Elargissons le spectre du sujet au tourisme. S’il y a bien une activité économique mondiale c’est le tourisme. Et que fait-on lorsque l’on visite Paris, Rome, Tokyo ou New York.

On visite des monuments, des musées ou autres. Enfin j’espère 😊

On essaie de découvrir et comprendre comment ces édifices ont été construit ou qu’elle a été la vie de tel ou tel artiste peintre.

En fait, on apprend, on vit des expériences et on se nourrie de connaissances qui alimentent notre vision du monde et on continue de construire son propre cadre de référence.

On n’a pas besoin d’être un expert dans tout

Beaucoup de gens font un complexe d’infériorité et d’autres de supériorité vis-à-vis de la culture générale.

Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études et de se sentir isolé dans une soirée parce qu’on ne connait pas un sujet et çe n’est jamais agréable.

Mais pas besoin de connaitre un sujet pour justement participer à une discussion. Il suffit de poser des questions et votre interlocuteur se fera un plaisir d’y répondre.

Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Il se trouve que l’une de mes formations de base est l’histoire de l’art. J’ai même été guide à l’étranger étant très jeune.

Avec les années je me suis aperçu qu’avoir de la culture c’était plutôt positif mais qu’en revanche ça pouvait gêner beaucoup de gens de ne pas connaitre tel ou tel sujet.

En sachant qu’on est tous l’inculte de quelqu’un. On rencontre toujours plus cultivé que soi et dans l’absolu ce n’est pas grave.

De toute façon c’est impossible de tout savoir dans tous les domaines. Mais pourquoi s’interdire de s’intéresser à plein de sujets même seulement en surface. Il suffit juste de connaitre les points importants avec quelques exemples.

Quand je faisais mes guidages sur Gaudi à Barcelone, je ne délivrai que 10% des connaissances sur sa vie et son œuvre. D’une part pour des raisons de temps et d’autres part parce que mon audience avait seulement besoin de connaitre les grandes lignes.

Il en est de même pour tous les sujets. Ce qui n’empêche pas chacun par la suite de se documenter en profondeur si un sujet les intéresse plus particulièrement.

La culture générale une compétence sociale ?

Peut-on donc considérer que la culture générale est une compétence relationnelle ?

En quoi avoir de la connaissance vous apporte quelque chose en société ?

Tout simplement en vous donnant de la profondeur, de l’ouverture d’esprit et de l’à propos.

Ça vous permet de créer plus facilement du lien avec les autres. Non pas pour paraitre plus intelligent ou faire le malin mais montrer que vous vous intéressez à autre chose que vous-même et surtout aux autres.

Vous démontrez que vous cherchez à comprendre ce qui vous entoure pour mieux comprendre votre environnement et les gens de manière générale.

Ça facilite votre intégration dans différents milieux avec des cadres de référence différents du vôtre.

C’est beaucoup plus simple pour se caler sur le canal de communication des autres sans pour autant avoir le même niveau de maitrise du sujet qu’eux.

Les gens apprécient que l’on s’intéresse à leur centre d’intérêt. C’est normal. Les gens sont sensibles à l’attention que l’on peut leur porter. Tout le monde fonctionne comme ça. Vous y compris.

Evidemment certains sujets vous intéresseront plus que d’autres. On a tous une appétence naturelle pour des domaines plus que d’autres.

Mais il y a des thématiques qui sont intemporelles et qui touchent la majeure partie des personnes.

Prenons l’exemple de la gastronomie. Voilà un thème qui touche globalement chacun d’entre nous. Connaitre l’origine et l’histoire d’un plat, voilà une façon de lancer une discussion à laquelle tout le monde participera. Surtout si vous êtes au restaurant.

On pourrait décliner cet exemple à l’infini.

En résumé

Il est évident que la culture générale participe largement aux compétences relationnelles et sociales que l’on attribue aux soft skills.

C’est d’autant plus vrai que c’est une des raisons pour laquelle on vous demande de faire apparaitre vos passions et centres d’intérêt sur votre cv.

En effet, ce qi intéresse un recruteur c’est de déceler en vous des compétences transversales et comportementales qui en disent un peu plus sur qui vous êtes.

Votre personnalité l’intéresse autant que vos compétences techniques. Surtout si vous devez être en interaction active avec d’autres personnes au sein de l’entreprise.

En clair, si votre intérêt pour un sujet culturel ou sportif quel qu’il soit apparait sur votre curriculum vitae, cela dénotera d’un certain état d’esprit et dévoilera une de vos facettes.

En ce sens, la culture générale constitue effectivement une compétence.

N’hésitez pas à me laisser un commentaire et me dire si vous aussi vous pensez que la culture générale joue un rôle important !

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Je suis Luc Levasseur. Depuis 20 ans dans la formation et dans le e-learning depuis 2013. A travers ce blog je vous explique comment je suis passé de formateur présentiel à formateur en ligne

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