La Méthode Pédagogique Interrogative

La Méthode Pédagogique Interrogative

Pour animer une session de formation la méthode pédagogique interrogative a plusieurs avantages.

Elle crée de l’interaction avec les participants et les rend acteur en les impliquant.

Cette technique leur donne la parole et favorise l’échange avec le formateur et surtout permet de mettre en place un schéma de communication dynamique.

L’intérêt de cette méthode est qu’elle peut être utiliser à n’importe quel moment si le formateur le juge utile.

Elle s’appuie sur les différents types de questions ouvertes ou fermées. Elle est conjugable avec d’autres méthodes comme la méthode expositive par exemple.

L’intérêt est qu’elle dynamise le groupe et lui permet de participer activement au déroulement d’un cours.

La méthode interrogative favorise l’apprentissage en faisant formuler les réponses par les apprenants.

Le niveau de concentration des stagiaires est beaucoup plus élevé grâce à l’interaction permanente avec le formateur.

Elle peut être intégrée à n’importe quel moment avec une autre méthode.

Si un formateur utilise une méthode expositive pour présenter un sujet il peut utiliser la méthode interrogative ponctuellement pour couper avec la monotonie.

Les cycles d’attention des stagiaires sont de 30 à 40 mn, c’est en tenant compte de ces cycles que le formateur peut utiliser la technique des questions pour recapter leur attention.

Le principe de la méthode pédagogique interrogative

Pour le formateur l’utilisation de cette méthode consiste à créer de l’interaction avec les stagiaires.

Soit l’ensemble de son cours sera dispensé avec cette méthode soit il l’utilisera de manière ponctuelle avec une autre méthode pour changer de rythme pédagogique.

C’est au formateur de décider s’il est judicieux pour lui d’utiliser cette technique en fonction du groupe qu’il a en face de lui ou du sujet à aborder.

La méthode interrogative peut aussi être utilisée en « Warm-up » pour chauffer l’audience avant de démarrer une formation.

Son principe est qu’elle stimule l’attention des participants en les sollicitant et en Warm-up permet de briser la glace pour que le formateur et les stagiaires puissent mieux se connaitre.

Ça permet aussi aux stagiaires de se connaitre entre eux quand le formateur leur demande de se présenter.

Autre principe, par un questionnement en cascade le stagiaire produit lui-même les réponses et facilite ainsi son apprentissage.

Le formateur utilise trois types de questions :

  • La question générale

La question générale a pour objectif de faire parler le stagiaire et surtout de lui faire produire des réponses avec le droit à l’erreur.

  • La question précise

La question précise a pour objectif d’orienter fortement le stagiaire vers la réponse en lui donnant des éléments sous forme d’indices dans la question.

  • La question de réorientation

Si la réponse du stagiaire est trop éloignée des réponses le formateur posera une question pour réorienter le stagiaire dans la bonne direction.

  • Rôle du formateur

Il y a deux approches, soit le formateur pose des questions dans un ordre bien précis avec une construction pédagogique déterminée au préalable.

Soit il peut poser des questions au fur et à mesure qu’il déroule le contenu de son cours.

Dans les deux cas le formateur essaie d’impliquer au maximum les stagiaires pour les faire participer et formuler eux-mêmes les réponses en favorisant leur réflexion.

Il utilise les questions pour faire participer tout le monde.

  • Rôle de l’apprenant

Avec la méthode interrogative le stagiaire devient actif ou plutôt proactif. Il participe activement à la résolution de problème.

Le stagiaire devient acteur dans le déroulement de la formation.

De cette manière il peut aussi poser des questions au formateur.

Le Warm-up (Echauffement) pour briser la glace avec les stagiaires

Le warm-up est utilisé dans de nombreux domaines comme la vente, le spectacle ou l’interview mais également en formation.

Le warm-up a un réel rôle pédagogique

Pour la formation il s’agit de briser la glace entre le formateur et les stagiaires pour mieux faire connaissance et faciliter la communication.

Le formateur commence par se présenter. Il annonce les objectifs pédagogiques du cours qu’il va dispenser avec le sujet et le timing du déroulement de la formation.

Que met-on dans le warm-up ?

Sur le principe, cela consiste à parler de tout et n’importe quoi (en apparence) avant de commencer le cours.

Par exemple, le formateur va expliquer les modalités de fonctionnement dans les locaux et pendant tout le cursus si c’est le cas.

A partir de là va se créer un échange entre le formateur et les stagiaires sur des points qui concernent tout le monde.

Ensuite il demande aux stagiaires de se présenter. Ça leur permet de mieux connaitre les autres et de favoriser la cohésion de groupe.

C’est lors des présentations des uns et des autres que les stagiaires vont éventuellement se découvrir des points communs avec d’autres stagiaires.

Cela leur donnera l’occasion d’échanger entre eux pendant les pauses et ainsi de créer plus de connections.

De cette manière les groupes se formeront par affinité.

La durée du warm-up est variable en fonction de la durée de la formation, de l’intensité du cours qui doit suivre et surtout du nombre de stagiaires.

Il doit être proportionnel à la durée de la formation.

Pour une session sur une journée avec un groupe de 8 à 12 personnes il peut durer entre une demie heure à une heure selon.

C’est au formateur de juger en fonction de la situation et du contexte.

S’il y a une évaluation à l’issue du cours le formateur devra aussi en expliquer les modalités.

Les questions ouvertes

La question ouverte a pour objectif de faire formuler une réponse libre et développée.

Exemple : Que pensez-vous des techniques de méditation ?

Avec ce type de question votre interlocuteur va répondre en fonction de deux critères. Soit il connait le sujet et là la réponse va être très développée.

Soit il n’a pas d’avis et ne connait pas le sujet dans ce cas la réponse risque d’être courte.

En tant que formateur la réponse du stagiaire vous donnera une indication sur son niveau de connaissance du sujet.

L’avantage avec les questions ouvertes est qu’elles permettent d’avoir des réponses interactives.

L’inconvénient est qu’il faut en gérer leur durée au risque de se faire déborder et de ne pas tenir le timing global.

Les questions fermées

Les questions fermées ont pour objectif d’obtenir des réponses ciblées.

Exemple : Est-ce que les techniques de méditation sont efficaces ? Oui ou non.

Avec ce type de question votre interlocuteur n’a qu’un seul choix.

L’avantage est qu’elle facilite la gestion du temps.

L’inconvénient est qu’elles demandent une préparation plus importante car vous devrez avoir plus de questions à poser.

Rôle du schéma de communication

En utilisant une méthode interrogative pour communiquer le schéma de communication est beaucoup actif.

Petit rappel sur le schéma de communication.

Un schéma de communication est constitué d’un émetteur du message, d’un récepteur du message et d’un feedback.

L’émetteur

Il envoie un message au récepteur

Le récepteur

Il reçoit le message

Le feedback

Il permet à l’émetteur d’avoir un retour du récepteur. Le feedback peut être verbal ou non verbale.

Verbal = une phrase (réponse)

Non verbal = un froncement de sourcils

Pour qu’un schéma de communication soit fluide il est nécessaire d’avoir un flux continuel d’échanges sans éléments parasites externes comme le bruit par exemple.

C’est pour cette raison qu’un professionnel de la communication et ou de la pédagogie s’assurera toujours que l’environnement dans lequel il doit intervenir est favorable.

Ou du moins il essaiera de limiter au maximum les parasites externes.

Pour une raison simple. Lui sait que son intervention est conditionnée par un cadre et un contexte favorable avec le moins de perturbation possible.

Quand utiliser une méthode pédagogique interrogative ?

Déjà voyons quand il est préférable de ne pas utiliser cette méthode.

Si vous devez faire un cours ou une présentation sur une durée limitée avec beaucoup de connaissances ou d’informations à transmettre vous n’aurez pas le temps matériel de faire participer les stagiaires en leur posant des questions.

Bien choisir le moment pour poser des questions

Votre intervention ne vous laisse pas le temps de le faire. C’est souvent le cas avec les méthodes expositives.

Le seul cas ou vous pourrez faire ce qui y ressemble est en fin d’intervention avec un QR (Question / Réponse) mais dans ce cas vous n’utilisez pas une méthode interrogative avec une construction pédagogique établie.

En revanche, cette méthode peut être utilisée même sur une durée limitée si vous décidez de construire le contenu avec les réponses des participants.

Vous noterez leurs réponses au tableau pour qu’ils les visualisent. Ensuite vous leurs demanderez quelles sont les bonnes réponses ou idées ?

Ainsi vous allez construire un cours interactif en faisant participer les participants.

L’avantage est que vous allez avoir une intervention dynamique qui augmentera le niveau de concentration des participants en les impliquants.

Avec ce type de méthode le participant a tout intérêt à prendre des notes. Quant au formateur ses questions doivent suivre un ordre logique en suivant un plan de formation structurée.

Sinon, à la relecture de ses notes le participant aura des difficultés à tout relier de manière cohérente.

La méthode pédagogique interrogative implique donc un minimum de préparation.

Il est vrai que les formateurs avec de l’expérience se contentent parfois de lire le plan, c’est-à-dire le sommaire du cours.

Cela veut dire qu’ils maitrisent parfaitement le sujet et son contenu et sont capable de répondre à toutes les questions qu’y peuvent lui être également posées.

En sachant qu’en terme de gestion du temps, le formateur doit tenir compte de l’état d’avancement du cours pour ne pas sortir du timing qui lui a été donné.

Evaluation

S’il y a une évaluation à l’issue du cours, le formateur aura obligatoirement pris connaissance du test.

Pour une raison simple, il devra poser les questions qui abordent les réponses prévues dans le test final et faire en sorte que ces dernières soient formalisées par les participants pendant le déroulement du cours.

Les verbes de la taxonomie de Bloom et de ses six niveaux 

Connaissance 

    • Citer
    • Répéter
    • Nommer
    • Identifier
    • Énumérer
    • Décrire
    • Reconnaître
    • Mentionner
    • Définir

Compréhension 

    • Expliquer
    • Résumer
    • Interpréter
    • Exemplifier
    • Comparer
    • Contraster
    • Classer
    • Organiser
    • Inférer

Application 

    • Appliquer
    • Résoudre
    • Utiliser
    • Démontrer
    • Construire
    • Pratiquer
    • Exécuter
    • Mettre en œuvre

Analyse 

    • Analyser
    • Examiner
    • Distinguer
    • Différencier
    • Décomposer
    • Distiller
    • Identifier les motifs
    • Évaluer les preuves
    • Faire des liens

Synthèse 

    • Créer
    • Concevoir
    • Générer
    • Planifier
    • Combiner
    • Proposer
    • Élaborer
    • Imaginer
    • Inventer

Evaluation 

    • Évaluer
    • Juger
    • Critiquer
    • Évaluer l’efficacité
    • Justifier
    • Défendre
    • Évaluer les arguments
    • Évaluer les conséquences
    • Prendre position

Il convient de noter que cette liste n’est pas exhaustive, et d’autres verbes peuvent également être utilisés en fonction du contexte spécifique de l’apprentissage et des objectifs d’apprentissage visés.

En résumé

La méthode pédagogique interrogative est très puissante en communication mais ne signifie par pour autant qu’elle s’improvise.

Seuls, les intervenants expérimentés peuvent se le permettre car ils ont les mécanismes intellectuels rodés à cet exercice.

Et encore, ils ont souvent passé du temps à potasser le sujet et à le préparer surtout s’il faut faire un focus sur un sujet large.

Elle peut être utilisée comme une technique intermédiaire avec une autre méthode pédagogique.

Généralement utilisée en formation elle peut l’être aussi lors d’une conférence avec une audience plus importante avec l’utilisation de micros.

Je parle bien de méthode pédagogique et non de conférence de presse.

La différence, vous l’aurez compris, est que dans le premier cas l’intervenant doit faire une présentation avec une construction pédagogique précise pour atteindre un objectif pédagogique déterminé au départ.

Dans une conférence de presse, l’intervenant répond aux questions en vrac posées par les journalistes.

En formation l’intervenant transmet des connaissances. En conférence de presse il transmet des informations. Ce n’est pas la même chose.

Des connaissances peuvent être reproduites et donc devenir des compétences. L’information non.

Pour construire ses questions le formateur peut utiliser la Taxonomie de Bloom. Cette méthode est largement utilisée dans l’enseignement.

 

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Je suis Luc Levasseur. Depuis 20 ans dans la formation et dans le e-learning depuis 2013. A travers ce blog je vous explique comment je suis passé de formateur présentiel à formateur en ligne

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